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Plus qu’un souvenir : Le 5 Juillet, repère de souveraineté

   Chaque 5 juillet, l’Algérie ravive la flamme d’une mémoire nationale profondément ancrée : celle de son indépendance acquise après 132 années de domination coloniale française.

 

 

Alors que l’édition 2025 de cette célébration approche, l’attente se fait palpable à travers tout le pays. Symbole fort de souveraineté retrouvée et d’unité populaire, cette date emblématique ne se limite pas à un simple rituel commémoratif — elle incarne le souvenir vivant des luttes héroïques menées par des générations d’Algériens pour reconquérir leur liberté et affirmer leur identité.

Partout dans le pays, des initiatives locales rappellent la profondeur du lien entre le peuple algérien et son histoire de libération. À travers des veillées culturelles, des retraites aux flambeaux, des hommages aux résistants oubliés ou encore des lectures publiques de témoignages de moudjahidine, les Algériens réaffirment leur attachement aux valeurs fondatrices de la République. Placée cette année sous le thème «Notre Algérie… l’héritage des martyrs et la gloire des fidèles», la commémoration met en lumière la continuité entre le sacrifice des générations passées et la fidélité de celles qui poursuivent aujourd’hui le projet national.

Le souvenir des maquis, des prisons coloniales et des combats dans les montagnes reste vivace, porté par des familles, des témoins directs et des historiens qui rappellent, année après année, l’ampleur des sacrifices consentis. La révolution algérienne, marquée par une organisation politique structurée et un réseau diplomatique efficace, fut aussi un modèle d’émancipation pour de nombreux peuples africains et arabes. En ce sens, le 5 Juillet n’est pas seulement une date nationale : c’est aussi une référence dans l’histoire des luttes anticoloniales du XXe siècle.

La relation avec la France reste, dans ce contexte, une question sensible. Soixante-deux ans après la fin de la colonisation, les blessures du passé ne sont toujours pas complètement refermées. La reconnaissance pleine et entière des crimes commis — enfumades, exécutions collectives, torture systématique, disparitions — continue de susciter débats, blocages et attentes. Si certains gestes symboliques ont été posés, ils restent perçus comme insuffisants par de nombreuses voix en Algérie. La réconciliation mémorielle semble suspendue à une volonté politique plus franche de la part de Paris.

Ce climat explique en partie la distance observée entre les deux capitales. Depuis son accession à la présidence en 2019, Abdelmadjid Tebboune n’a jamais effectué de visite officielle en France, une absence lourde de signification dans le langage diplomatique. À l’inverse, il prévoit une nouvelle visite en Italie, la deuxième en moins de deux ans, illustrant le rééquilibrage en cours dans la politique étrangère de l’Algérie. Ce choix de Rome, partenaire stratégique dans le domaine énergétique mais aussi acteur clé en Méditerranée, reflète une volonté d’ouverture vers des relations fondées sur la réciprocité et le respect mutuel.

Dans le même esprit, les signes d’un retour à la normale entre l’Algérie et l’Espagne se précisent. La participation du Premier ministre Nadir Larbaoui au Forum des Décideurs (FFD4) à Séville, première visite d’un haut responsable algérien en Espagne depuis la crise diplomatique de 2022, a été interprétée comme un signal d’apaisement. Cette relance du dialogue s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des partenariats, en misant sur des intérêts économiques partagés et une approche pragmatique des différends passés.

Au-delà de l’Europe, l’Algérie renforce sa présence sur la scène africaine, méditerranéenne et internationale. Ses positions sur les grands dossiers — Palestine, Libye, Sahel, non-alignement — traduisent une diplomatie souveraine, fidèle à ses principes fondateurs. La souveraineté nationale, conquise par les armes, est désormais défendue sur d’autres fronts : économie, énergie, sécurité alimentaire, influence culturelle. Le 5 Juillet devient alors plus qu’un anniversaire : il est un point de repère stratégique, une boussole pour l’action extérieure du pays.

Une mémoire qui guide une nation

Sur le plan intérieur, la commémoration est aussi l’occasion d’un retour sur les fondements du militantisme national. De la création de l’Étoile Nord-Africaine à la lutte armée déclenchée en 1954, l’histoire de l’indépendance algérienne est traversée par des parcours de femmes et d’hommes qui ont risqué leur vie pour arracher la liberté à l’ordre colonial. Beaucoup sont tombés dans l’anonymat, d’autres ont vu leur combat reconnu. Ensemble, ils ont construit une conscience politique dont l’écho continue d’inspirer les nouvelles générations.

De nombreuses initiatives éducatives et culturelles accompagnent la célébration du 5 Juillet, pour transmettre aux nouvelles générations l’esprit de Novembre. Dans tout le pays, cette mémoire vivante est célébrée comme un socle de souveraineté. Dans un contexte régional complexe, l’Algérie réaffirme ainsi son rôle de puissance d’équilibre, fidèle à son histoire et déterminée à préserver son indépendance.

Assia M.

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