Une première depuis la crise algéro-espagnole en 2022, année où l’Algérie a suspendu le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération en réponse au changement de position de l’exécutif espagnol sur le Sahara occidental.
Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, effectuera, à partir d’aujourd’hui, une visite de travail en Algérie. Il aura des entretiens avec Saïd Sayoud, ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports.
Le journal espagnol «La Voz de Ibiza» a indiqué que les deux ministres se concentreront, lors de leur rencontre, sur la coopération bilatérale en matière de sécurité et de contrôle des frontières maritimes, dans un contexte d’inquiétude en Espagne face à la hausse du nombre de migrants clandestins arrivant depuis les côtes algériennes. Selon les médias espagnols, Fernando Grande-Marlaska sera à la tête d’une forte délégation.
Il s’agit, notamment, des directrices générales des Relations internationales et des Étrangers Elena Garzón, de la Protection civile et des situations d’urgence, Virginia Barcones, du directeur général de la sécurité routière, Pere Navarro, du commissaire général des Étrangers et des Frontières de la Police nationale, Julián Ávila et du chef du Commandement des frontières et de la police maritime de la Garde civile, Manuel Navarrete. La composition de la délégation accompagnant le ministre espagnol met en évidence l’importance accordée à la question migratoire et au rétablissement d’une coopération complète avec l’Algérie dans ce domaine
Cette visite fait suite à celle effectuée, mars dernier, en Espagne par l’ancien Premier ministre Brahim Merad. La rencontre a été l’occasion d’«échanger les expertises concernant la lutte contre le crime transfrontalier et de coordonner les efforts conjoints pour faire face aux défis communs». Un sujet à l’ordre du jour de la visite du Premier ministre espagnol à Alger. Une visite visant à renforcer la coopération bilatérale et à examiner la question de la migration clandestine.
Une visite à forte connotation diplomatique
Cette visite sera la première d’un membre du gouvernement espagnol depuis 2022, année où l’Algérie a suspendu le «traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération» en réponse au changement de position de l’exécutif espagnol sur le Sahara occidental. Les relations bilatérales ont été progressivement rétablies et, en mars 2024, suite à la rencontre à Johannesburg entre les ministres des Affaires étrangères Ahmed Attaf et José Manuel Albares. Cette visite a été précédée par la réunion bilatérale tenue à Madrid la semaine dernière, dans le cadre de la commission mixte de suivi de la convention de sécurité. Une rencontre coprésidée par la directrice générale des Relations internationales et de l’Immigration au ministère espagnol de l’Intérieur, Elena Garzón,et le directeur de la Coopération du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Kamel Kaili, du côté algérien, et ayant permis de réactiver les mécanismes de coordination suspendus depuis la crise diplomatique de 2022.
Un contexte particulier
Cette visite à Alger intervient quatre jours après la rencontre de Marlaska à Madrid avec son homologue mauritanien, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, avec qui il a discuté de la lutte conjointe contre les réseaux de trafic de migrants. Le ministère espagnol de l’Intérieur considère comme prioritaire la consolidation des alliances avec l’Algérie et la Mauritanie, partenaires stratégiques dans la gestion des flux migratoires.
A cet égard, cette visite devrait permettre de renforcer la coordination policière, d’améliorer la communication maritime et d’assurer la sécurité aux frontières. Néanmoins, pour l’Algérie le mieux est de trouver un équilibre entre approche humanitaire et contrôle des frontières.
Le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération
Au-delà de l’aspect sécuritaire et migratoire, cette visite devrait ouvrir la voie à une relance effective des relations bilatérales, aussi bien sur le plan diplomatique qu’économique. En effet, il n’est pas exclu que cette visite soit le prélude à une prochaine visite à Alger du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Une visite prévue en février 2024 avant d’être reportée en raison de divergences au niveau des agendas respectifs. Une visite à même de relancer le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération» conclu en 2002, mais, néanmoins, suspendu sur décision de l’Algérie en 2022.
Badis B.