Il s’agit là d’«une preuve tangible de la contribution du secteur privé à la concrétisation de la sécurité alimentaire nationale».
La filiale algérienne du géant qatari «Baladna» a signé, dimanche à Alger, quatorze contrats avec de grandes entreprises locales et internationales, pour un montant dépassant les 500 millions de dollars. Cette étape clé s’inscrit dans le cadre d’un projet agroalimentaire intégré, destiné à la production de lait en poudre dans la région d’Adrar. L’investissement global est estimé à 3,5 milliards de dollars, en partenariat avec le Fonds national d’investissement (FNI).
À l’occasion de cette signature, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a salué un projet structurant qui coïncide avec le lancement de la campagne labours-semailles 2025-2026. Il a souligné qu’il s’agit là d’«une preuve tangible de la contribution du secteur privé à la concrétisation de la sécurité alimentaire nationale». Il a également rappelé les efforts consentis par les pouvoirs publics pour assurer les conditions de réussite : attribution de foncier agricole, autorisations de forage, raccordements aux réseaux et infrastructures nécessaires.
Pour sa part, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, a qualifié la signature de «moment décisif» dans la concrétisation de ce projet stratégique. Il a estimé que cette initiative illustre «la nouvelle vision de l’Algérie en matière d’investissement productif» et témoigne «des résultats concrets des réformes économiques engagées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune».
Un partenariat stratégique
La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement, de représentants de la société Baladna, d’ambassadeurs, de dirigeants de banques publiques, ainsi que de représentants d’entreprises algériennes et étrangères.
Le président du conseil d’administration de Baladna, Mohamed Moutaz Al-Khayyat, a affirmé que cette étape permettra de «mobiliser des expertises nationales et internationales» afin de garantir la réalisation du projet «conformément aux normes et dans les délais». L’ambassadeur du Qatar en Algérie, Abdulaziz Ali Al-Naâma, a salué pour sa part «la dynamique croissante de la coopération économique entre les deux pays», assurant que ces contrats reflètent «l’engagement ferme» de la société à atteindre ses objectifs, notamment en matière de sécurité alimentaire.
Les contrats signés couvrent des domaines clés pour la réussite du projet : irrigation, forage, génie civil, approvisionnement en équipements, ainsi que des études techniques. Parmi les partenaires figurent : GEA Technologies (Allemagne), chargée de la conception de l’usine et des fermes bovines, incluant une unité de séchage de 40 mètres de hauteur ; UCC – UrbaCon Trading and Contracting pour la charpente métallique ; EHAF (Qatar) pour les plans architecturaux ; AFKO (Turquie) et Valmont (États-Unis) pour les systèmes d’irrigation adaptés au climat du Sud algérien.
La coordination générale sera assurée par le DG de Jones and Partners, tandis que DANDOUN et CINDYRIS piloteront les études techniques. Le forage des puits d’eau est confié à l’entreprise algérienne EFORHYD, avec des équipements fournis par GENIE HYDRIQUE et STAR FILTRE. Pour l’hébergement des équipes, RedMed et Condor-Travocovia construiront les bases de vie. Enfin, le BNEDER se chargera des études techniques relatives au développement rural.
La première phase prévoit l’aménagement de 100 000 hectares, l’installation de 700 pivots d’irrigation pour la culture de fourrages, deux fermes d’élevage bovin et la construction de deux usines de production de lait en poudre. La production est prévue pour 2026, après l’importation de races bovines sélectionnées selon les normes internationales en matière de rendement et d’adaptation au climat local.
Ce vaste projet, qui s’étend sur 117 000 hectares, vise à produire localement 50% des besoins nationaux en lait en poudre, à renforcer la sécurité alimentaire, à réduire la dépendance aux importations et à créer plus de 5 000 emplois directs.
Kahina.Z
									 
					