À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, Donald Trump livre un discours offensif, attaque frontalement l’ONU qu’il accuse d’inefficacité et de se contenter de «mots creux» face aux crises internationales.
Synthèse S. M.
Le président américain promet un retour à une politique américaine affranchie du «carcan globaliste».
«J’ai résolu sept guerres, l’ONU n’a rien fait»
Trump a affirmé avoir, durant ses premiers mois de mandat, réglé plusieurs conflits internationaux – entre l’Inde et le Pakistan, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ou encore au Rwanda et au Congo – sans soutien onusien.
«Tout ce que j’ai reçu de l’ONU, c’est un mauvais escalator et un mauvais téléprompteur», a-t-il ironisé, fustigeant une institution qui se contente, selon lui, d’«envoyer des lettres fermes», incapables de «mettre fin à une guerre».
La Palestine au cœur des tensions diplomatiques
Trump a réservé ses critiques les plus vives aux pays européens – dont la France et le Royaume-Uni – qui viennent de reconnaître symboliquement un État palestinien. Pour lui, une telle initiative ne fait que «récompenser le Hamas» et prolonger le conflit.
«Ceux qui veulent la paix doivent envoyer un message clair : libérez les otages», a-t-il martelé.
La veille, un mini-sommet à New York avait réuni plusieurs pays pour réaffirmer leur attachement à une solution à deux États, alors que presque toute la communauté internationale reconnaît désormais la Palestine, à l’exception notable des États-Unis et de quelques alliés.
Steve Yates, analyste de la Heritage Foundation, a renchéri en dénonçant une «manœuvre de communication» dénuée de stratégie réelle : «Cette reconnaissance ne nourrit personne à Ghaza et ne rapproche pas la paix. Elle sert surtout à calmer les colères politiques internes en Europe.»
Migration et crise des démocraties européennes
Le débat sur la Palestine s’est aussi trouvé mêlé à la crise migratoire. Trump a directement lié le «globalisme» à ce qu’il qualifie de «trafic massif d’enfants», assurant que son administration travaille à rapatrier des milliers de mineurs.
De leur côté, plusieurs commentateurs estiment que la reconnaissance symbolique de la Palestine en Europe répond à la pression de l’opinion publique dans un contexte de tensions liées à l’immigration. En France, la chute du gouvernement a conduit Emmanuel Macron à nommer son cinquième Premier ministre en deux ans. Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste de Keir Starmer traverse une crise de confiance inédite, aggravée par les affrontements entre anti-immigration et populations musulmanes.
Une tribune électorale avant tout ?
Au-delà de la scène onusienne, ce discours marque une étape clé de la stratégie de Donald Trump. En attaquant l’ONU, en rejetant le «globalisme» et en s’érigeant en artisan de paix autoproclamé, il tente d’imposer son récit : celui d’un président fort, seul capable de régler les crises mondiales face à une communauté internationale paralysée.
S.M.