Depuis les vastes étendues du Tassili N’Ajjer, une voix s’élève avec force pour dénoncer les tentatives d’amalgames et de stigmatisation. L’Amenokal des Touaregs El Bakri Ghouma et membre du Conseil de la Nation, a réagi fermement à un rapport médiatique international faisant état d’une prétendue implication de Touaregs dans le conflit libyen en cours. Dans une déclaration empreinte de gravité et de dignité, il a rejeté catégoriquement toute tentative de présenter les Touaregs comme des mercenaires impliqués dans la crise du pays voisin.
«Nous réaffirmons notre entière solidarité avec nos frères de Libye, ainsi que notre soutien à tous les efforts de réconciliation nationale et d’apaisement», a-t-il précisé. En évoquant le lien historique et culturel profond entre les peuples du Sahara, Ghouma a insisté sur la nécessité de préserver ces liens loin de toute forme d’instrumentalisation ou d’alignement armé. Selon lui, les Touaregs n’ont jamais été un facteur d’instabilité, mais au contraire, un acteur de paix et de médiation dans la région.
Fidèle à la doctrine diplomatique de l’Algérie, l’Amenokal du Tassili N’Ajjer a souligné son attachement aux principes de non-ingérence, de respect de la souveraineté des États et de résolution pacifique des conflits. «Nous restons fermement opposés à toute logique de violence ou de division. Notre priorité est la stabilité de la Libye et l’unité de son peuple », a-t-il affirmé.
Face à la gravité des accusations, El-Bakri Ghouma a exprimé son indignation devant ce qu’il qualifie de tentative de diabolisation d’une communauté ancestrale. Il a rappelé que les Touaregs sont connus pour leur sagesse, leur générosité et leur attachement à la paix. Pour lui, les accuser de mercenariat revient à nier une histoire de neutralité bienveillante et d’engagement pour la stabilité dans le désert.
Le chef des Touareg a également tenu à interpeller les médias internationaux, les exhortant à faire preuve de plus de professionnalisme et d’impartialité. Il a dénoncé des méthodes journalistiques qu’il juge biaisées et dangereuses, estimant que ces discours ne sont pas seulement injustes envers les Touaregs, mais qu’ils risquent également d’alimenter des tensions internes en Libye. «Ces propos ne constituent pas seulement une offense à notre identité et à notre histoire commune, ils représentent une menace directe à l’unité du front national libyen», a-t-il averti.
En toile de fond, c’est toute une tradition de paix et de médiation saharienne que défend El-Bakri Ghouma. À l’heure où la Libye tente de reconstruire un fragile équilibre, l’appel lancé depuis le Sud du pays est un rappel fort : les peuples du désert ne doivent pas être pris en otage dans des conflits qui ne sont pas les leurs. Leur rôle doit rester celui de bâtisseurs de ponts et de passeurs de paix, fidèles à une tradition millénaire de coexistence et d’hospitalité.
Cette sortie médiatique, bien plus qu’un simple démenti, est un acte de préservation identitaire et de réaffirmation d’un engagement régional en faveur de la stabilité. En refusant les raccourcis faciles et les accusations infondées, le chef touareg défend une vision digne et responsable de l’histoire et du rôle des communautés sahariennes dans la géopolitique contemporaine.
A.M.
									 
					