Le président du Mouvement El-Bina , Abdelkader Bengrina, a vivement réagi aux propos du responsable américain Steve Witkoff, relayés par la chaîne CBS, évoquant la possible signature d’un «accord de paix» entre l’Algérie et le Maroc.
Intervenant à l’ouverture du Forum national des cadres étudiants de son parti, placé sous le thème «Des étudiants, de la conscience de l’intelligence artificielle aux défis de la construction nationale», Bengrina a dénoncé ce qu’il qualifie de «déclaration irresponsable et inacceptable». Le leader d’El-Bina a exprimé son indignation face aux déclarations de Witkoff, qu’il juge «dangereuses et manipulatrices». «Nous avons suivi avec stupeur et indignation, la déclaration diffusée sur CBS le 19 octobre. Lorsqu’on a demandé à l’émissaire américain ce qui suivrait le cessez-le-feu à Gaza, il a répondu : ‘dans soixante jours un accord de paix sera conclu entre l’Algérie et le Maroc’. C’est un dérapage qu’il faut corriger», a martelé Bengrina, exprimant sa «ferme condamnation» de ces déclarations. Selon lui, cette sortie médiatique «vise à détourner l’attention de l’Algérie, à affaiblir sa position sur le Sahara occidental et à la pousser dans les calculs géostratégiques du nouvel ordre mondial». «Nous connaissons les complots et la haine auxquels certains des frères arabes ont cédé», y compris selon lui ceux que certains responsables considèrent comme des amis. «Mais la nation qui a triomphé du colonialisme ne se laissera pas abattre», a-t-il lancé.
Dans son discours, Bengrina a appelé les autorités et les forces politiques à une réponse nationale coordonnée. Il a appelé à «la tenue urgente d’un colloque national pour étudier les implications du projet de résolution du 31 octobre et définir une réponse politique et populaire claire». Il a estimé que cette initiative permettra d’«éclairer l’opinion publique sur les dangers qui pèsent sur la souveraineté nationale» et de «renforcer la cohésion entre le peuple et les institutions de l’État». Le président d’El-Bina a profité de l’occasion pour saluer la résistance du peuple palestinien et le mouvement étudiant international «qui s’est levé dans les campus du monde entier pour dénoncer le génocide sioniste».
«La phase de reconstruction à venir sera la plus délicate pour l’avenir de la cause palestinienne», a-t-il averti, réaffirmant le soutien constant du peuple algérien «jusqu’à la pleine restauration des droits du peuple palestinien».
S’adressant à l’auditoire composé majoritairement d’étudiants, Bengrina a insisté sur le rôle de la jeunesse dans la consolidation de l’État algérien moderne. «L’université n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace de proposition, de créativité et d’éclairage du débat national», a-t-il souligné. Selon lui, le thème du forum traduit «les grandes espérances placées dans la jeunesse algérienne» et l’invite à «ancrer le patriotisme à travers la numérisation et la culture électronique». Abdelkader Bengrina a dressé un diagnostic lucide des enjeux internes : sécurisation de l’économie, diversification des revenus, sécurité alimentaire, hydrique et énergétique, ainsi que protection contre les cybermenaces. Il a plaidé pour «une réforme profonde de l’administration et une généralisation de la numérisation», tout en appelant à «transformer les aides sociales en projets productifs pour lutter durablement contre le chômage». Sur le plan sécuritaire, il a dénoncé «les bandes de quartiers» récemment démantelées, appelant à «un sursaut collectif de solidarité nationale inspiré de l’esprit de résistance des années 1990». Bengrina a alerté sur «les bouleversements géopolitiques qui secouent le Sahel, la Libye et le Sahara occidental», estimant qu’ils «visent indirectement la stabilité et la souveraineté de l’Algérie». En conclusion, le président d’El-Bina a appelé à un «dialogue national inclusif» entre les partis politiques et les élites: «Il est temps de dépasser les querelles stériles et d’unir nos efforts pour défendre la souveraineté du pays.
J’appelle à une initiative nationale pour un dialogue global dans le seul but de préserver l’unité nationale et la cohésion avec notre Armée nationale populaire», a-t-il conclu.
Islam K.
