Par Samir MÉHALLA
L’échiquier géopolitique sahélien et maghrébin bruisse de manœuvres, et les Émirats arabes unis y sont perçus par beaucoup comme le bras armé d’influences insidieuses. Ce n’est plus un secret pour personne : les EAU sont accusés de jouer un rôle trouble, usant de leur manne pétrolière pour déstabiliser des régions entières – du Sahel au Soudan, en passant par la Syrie et même l’Égypte. Ils seraient, selon des observateurs avertis, les exécutants zélés et traîtres de desseins plus vastes, transformant leur fortune en un levier de chaos. Leurs actions ne sont pas celles d’un simple acteur économique, mais d’un soldat esclave des basses besognes, dont la loyauté irait aux plus offrants pour semer la discorde.
Dans ce contexte, la tentative de cibler l’Algérie est, et ce n’est pas une nouveauté, un secret de Polichinelle. Mais là où beaucoup se méprendraient, c’est sur la nature de la riposte. L’Algérie ne s’abaisse pas aux communiqués d’indignation tapageurs destinés aux «petits joueurs». Sa réaction, si elle devait survenir, serait d’une tout autre envergure. Le tempérament du peuple algérien est un point de non-retour. Il est une ligne rouge infranchissable : on ne touche pas à son territoire, on ne touche pas à sa souveraineté. L’Algérien, au fil d’une histoire marquée par les luttes, n’a pas appris des finesses diplomatiques, mais a gravé dans ses gènes une seule et unique leçon : la guerre.
Et c’est là que réside le danger pour ceux qui osent défier cette nation. Si l’Algérien se lève pour combattre, la fin de son ennemi est non seulement dangereuse, elle est fatale. Il ne s’agit pas d’une guerre d’équipements, de technologies ou d’armements, il s’agit d’une guerre de survie, inscrite dans l’âme du peuple. La guerre de l’Algérien est dans ses gènes. C’est une force viscérale, une résilience farouche qui dépasse l’entendement de ceux qui mesurent la puissance à l’aune des chiffres financiers ou des arsenaux.
À bon entendeur, que ce soit les Émiratis ou leurs supposés commanditaires sionistes : ignorer la profondeur de cette détermination serait une erreur aux conséquences irréversibles.
Comme l’a si bien dit l’écrivain et philosophe Albert Camus, «Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté si elle n’est pas éclairée.» Ici, l’aveuglement face à la fibre historique et culturelle du peuple algérien pourrait être la plus grande des ignorances.
En écho, l’illustre Ibn Khaldoun, précurseur des sciences sociales, affirmait déjà que «les nations faibles sont la proie des nations fortes, à moins qu’elles ne soient défendues par une solidarité inébranlable et un courage indomptable.» L’Algérie n’est pas une nation faible, elle est le corps et l’esprit d’un peuple dont la solidarité et le courage sont non seulement indomptables, mais aussi inscrits dans une mémoire collective de résistance. Ceux qui pensent pouvoir manœuvrer autour d’elle comme autour d’une entité malléable risquent de découvrir une réalité bien plus ardue, car on ne joue pas impunément avec le feu des nations forgées dans le creuset de l’indépendance et de la dignité.
S.M.
