Près d’un mois après la rentrée scolaire, le ministère de l’Education nationale a décidé de reprendre, dès aujourd’hui, les rencontres bilatérales avec les syndicats agréés du secteur, dans le cadre de la poursuite des efforts visant à renforcer le dialogue social et à prendre en charge les préoccupations de la famille éducative.
Ces rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux ont pour objectif de traduire et concrétiser, sur le terrain, les engagements et la ferme et entière conviction du ministère de l’Éducation quant à l’importance du travail participatif et à l’écoute du partenaire social. Or, tout en saluant l’initiative du ministre du secteur de convier les syndicats aux discussions, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, que nous avons joint hier, estime que de nombreuses revendications restent toujours en suspens. Précisant d’abord que les réunions bilatérales qui débutent aujourd’hui concernent uniquement les syndicats qui n’ont pas été reçus l’année dernière, le Satef n’est donc pas concerné ayant été reçu l’an dernier avec sept autres syndicats, Amoura a tenu à énumérer les revendications restées en suspens émises par son syndicat. Notre interlocuteur a estimé en réponse à notre question qu’elles sont «nombreuses», citant notamment «la surcharge des classes, le rythme scolaire» ou encore «l’heure d’entrée et de sortie des élèves, les horaires spécifiques au sud du pays» et bien d’autres. Faisant une fixation sur la question du rythme scolaire, Boualem Amoura a rappelé que «ce dossier a été discuté lors de la rentrée scolaire 2011-2012», regrettant que «depuis rien n’a été fait».
Un autre dossier que notre interlocuteur a soulevé concerne la réorganisation de l’examen du Baccalauréat. A ce sujet, Boualem Amoura a indiqué que «durant l’année scolaire 2015-2016, nous avons discuté avec le ministre de l’époque (ndlr : Nouria Benghebrit) de la question. Elle nous avait promis de l’appliquer mais ce dossier n’a pas connu de suite». «Nous allons, si l’occasion nous est donné, de revoir le ministre et évoquer la question de la médecine du travail au profit du personnel de l’Education dont la même ministre avait inauguré des centres dans certaines wilayas mais depuis ils n’ont jamais ouvert !», a-t-il déploré. Poursuivant la série des revendications du Satef, Boualem Amoura a évoqué la question des œuvres sociales, qui selon lui, «dure depuis 2010». En outre, le secrétaire général du Satef a mis en avant l’urgence de la question de la généralisation de la transition numérique dans le secteur éducatif, soulignant qu’il s’agit d’un «enjeu majeur pour moderniser l’enseignement et améliorer l’accès aux ressources pédagogiques». Et de conclure avec la question des cantines scolaires «qui n’ont pas ouvert à la rentrée scolaire», ainsi que «l’amélioration des menus proposés à nos enfants», réitérant son appel à une refonte profonde du système éducatif, ainsi que la réforme des examens du BEM et du BAC.
Le ministre recevra 21 organisations
Il y a lieu, en outre, de souligner que les rencontres des syndicats avec le ministre de l’Education qui reprendront aujourd’hui, au siège du ministère auront lieu «à raison de deux séances hebdomadaires, à savoir les lundis et jeudis à 15 heures, sous la supervision du ministre de tutelle», selon une instruction émise par le chef de cabinet du ministère en date du 16 octobre courant. La note qui précise que «ces réunions ont pour objectif de discuter des différentes préoccupations soulevées par les partenaires sociaux et d’étudier les moyens d’améliorer la situation du secteur dans ses différentes branches». En outre, la même instruction a souligné concernant les réunions relatives au projet de modification de la loi organique relative au personnel de l’éducation, qu’«elles seront programmées ultérieurement, dès que la version préliminaire du projet aura été finalisée». Il faut savoir également que la liste des syndicats concernés par les rencontres avec le ministre de l’Education nationale, et dont Cresus détient une copie, sont au nombre de 21 dont on peut citer le Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (CELA), le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement primaire (SNAPEP), le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement moyen (SNAPEM), le Syndicat national autonome des fonctionnaires de l’éducation (SNAFE), le syndicat national autonome des fonctionnaires des intendants de l’Éducation (SNAFIE)…
Ferhat Zafane