Les Émirats arabes unis persistent à s’ingérer dans des affaires d’autrui, notamment en Afrique du Nord et dans la région du Sahel, tentant de se forger une place dans ces zones sensibles, malgré l’absence de tout lien géographique ou historique. Dans ce contexte, le Directeur général de la Sûreté nationale marocaine et de la Surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi, a reçu, mardi à Rabat, le chef du Service national des renseignements des Émirats arabes unis, Ali Obaid Al Dhaheri.
Ce dernier était accompagné d’une importante délégation sécuritaire, dans le cadre d’une visite de travail axée sur le renforcement de la coopération bilatérale, selon le communiqué du pôle DGSN-DGS. Selon la même source, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays dans les domaines de la sécurité, du renseignement et de la lutte contre les menaces régionales et mondiales, notamment le terrorisme. Une visite intervenant au moment où les discussions se multiplient autour d’un rapprochement stratégique entre Rabat et Abou Dhabi sur des dossiers liés à la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent, ainsi que le crime organisé transfrontalier, incluant la traite des êtres humains, le trafic de drogue et d’armes.
Les deux parties ont, toujours selon les mêmes sources, souligné l’importance d’intensifier leurs efforts conjoints face aux menaces sécuritaires émergentes, en particulier celles pesant sur la région sahélo-saharienne.
Une étrange convergence
Ironie du sort, le Makhzen est, lui-même, accusé au niveau international d’être l’un des principaux exportateurs de drogues. Ce qui rend sa participation à des discussions sur la lutte contre le trafic d’autant plus surprenante, surtout dans un contexte régional de plus en plus tendu. Tandis que les préoccupations géopolitiques de la richissime petite monarchie, qui se présente comme pilier de la lutte contre le terrorisme et la promotion de la paix mondiale, rejoignent les angoisses islamophobes de la droite, parfois dans un contexte de difficultés financières. Ce que les observateurs qualifient d’un rapprochement évident des visions sur les défis sécuritaires régionaux et internationaux, en particulier en Afrique.
Ces manœuvres émiraties soulèvent de sérieuses questions quant aux véritables objectifs d’Abou Dhabi dans sa poussée vers la région du Sahel. Les observateurs y voient une tentative dissimulée d’encercler l’Algérie et de resserrer l’étau sécuritaire autour d’elle par le Sud, à travers des relations sécuritaires avancées avec certains pays voisins.
Badis B.
