Un document circulant sur les réseaux sociaux, sous forme de «tweet», prétend lever le voile sur une réunion de sécurité de haut niveau impliquant des figures émiraties et sionistes.
Synthèse Samir MÉHALLA
Ce document, présenté comme des documents du palais, décrit une stratégie élaborée visant à remodeler l’équilibre régional, avec l’Algérie en ligne de mire.
Si son authenticité n’est pas vérifiée, la teneur des révélations qu’il contient mérite une analyse approfondie.
Selon ce tweet, une rencontre s’est tenue il y a quelques jours, rassemblant des personnalités éminentes : Mohammed ben Zayed, Tahnoun ben Zayed (des Émirats arabes unis), Tzachi Hanegbi (conseiller à la sécurité nationale sioniste), David Barnea (chef du Mossad), et Amir Hayek (ambassadeur sioniste à Abou Dhabi).
Des conseillers de la «Nouvelle Unité du Moyen-Orient» et des services de renseignement émiratis auraient également été présents. L’objectif principal : discuter d’une nouvelle vague de normalisation entre l’occupant sioniste et les pays de la région, avec les Émirats arabes unis en chef de file.
Le message rapporte des échanges particulièrement directs. L’ambassadeur de l’entité sioniste, Amir Hayek, aurait affirmé que «la région sait désormais qui est le plus fort» suite aux événements récents, soulignant qu’«Israël [NDLR] est en train de forger l’équilibre de la dissuasion».
En réponse, Mohammed ben Zayed aurait déclaré sans équivoque : «Tout le monde est susceptible de normaliser… sauf l’Algérie.» Cette phrase, si elle est avérée, met en lumière une position algérienne perçue comme un obstacle majeur aux dynamiques régionales de normalisation.
L’Algérie, un «os dans la gorge» de la ́normalisation
Le document insiste sur le rôle central de l’Algérie dans ces discussions, même si elle n’était pas physiquement représentée. «L’Algérie n’était pas à la table… mais elle était au cœur de chaque discussion», affirme le texte. La raison invoquée est claire : elle est présentée comme «l’État le plus puissant qui ne s’est pas encore soumis» et qui «refuse de jouer dans le système du «Nouveau Moyen-Orient» comme on le voudrait.»
Cette perception de l’Algérie comme un «obstacle» aurait mené à l’élaboration d’un plan détaillé pour «réorganiser l’espace stratégique» algérien.
Les six piliers de la stratégie d’«encerclement silencieux»
Le tweet énumère six mesures clés qui auraient été convenues lors de cette réunion :
– Implantation de points de renseignement : Des bases de renseignement en Mauritanie, au Mali et au Tchad, camouflées en bureaux logistiques et initiatives de développement.
– Projets de connexion frontalière : Financement de projets de développement au Sahel, avec une coordination partielle impliquant des sociétés de sécurité sionistes.
– Soutien à un réseau médiatique anti-algérien : création d’un réseau médiatique francophone ciblant le Maghreb, visant à miner le discours algérien anti-normalisation et à semer le doute.
– Infrastructures à double usage : Construction d’infrastructures près des frontières algériennes, sous prétexte de soutien civil, mais avec des capacités sécuritaires futures.
– Réouverture du dossier du Sahara Occidental : Soutien à la coordination maroco-sioniste et lancement d’initiatives pour déstabiliser la position algérienne en Afrique sur cette question.
– Normalisation économique silencieuse : Encouragement des élites économiques mauritaniennes et tchadiennes à signer des accords commerciaux avec des entreprises sionistes via des intermédiaires émiratis, afin d’établir des faits accomplis avant toute reconnaissance officielle.
Une «guerre silencieuse» autour de l’Algérie
Le document conclut en décrivant cette stratégie comme une «guerre silencieuse, menée autour de l’Algérie… pas à l’intérieur.» L’objectif final serait d’imposer à l’Algérie «une nouvelle carte», élaborée dans le secret, loin des canaux diplomatiques officiels. Le ton alarmiste du message, qui se termine par un appel à la vigilance, suggère une menace existentielle perçue pour la souveraineté et la politique étrangère algérienne.
Bien que la véracité de ce tweet reste à confirmer, il alimente les débats sur les tensions géopolitiques dans la région et le rôle perçu de l’Algérie face aux dynamiques de normalisation en cours au Moyen-Orient et en Afrique.
S.M.
