C’est dans une salle archicomble qui semblait trop exigüe pour contenir le public, les services de sécurité, les avocats et les journalistes que la présidente de la 10 e chambre pénale de la cour d’appel d’Alger Mme Dahmani Naima épaulée par ses deux conseillers a prononcé le verdict dans l’affaire en appel de Boualem Sansal.
Par Redouane Hannachi
Ainsi Boualem Sansal a vu sa première peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars confirmée par les juges qui ont estimé que le président du tribunal correctionnel de Dar El Beida a bel et bien appliqué la loi. Ils ont également jugé que toutes les preuves légales et matérielles relatives aux accusations retenues par le magistrat instructeur puis les juges de la chambre d’accusation de la cour d’Alger sont formelles notamment en ce qui concerne les contacts qu’a eu le condamné avec des hommes politiques sionistes. Le procureur général près la cour d’appel d’Alger a requis dans son réquisitoire une peine de dix ans de prison ferme assortis d’une amende d’un million de dinars avec la saisie de toutes les pièces matérielles saisies au cours de l’enquête judiciaire. Le procureur général a dans son réquisitoire a affirmé que toutes les preuves légales et matérielles relatives aux chefs d’inculpation retenues par le juge d’instruction sont réunies notamment en ce qui concerne le contact direct du mis en cause avec les sionistes comme le prouve d’ailleurs le visa qui lui a été accordé par les autorités sionistes du sanguinaire et tortionnaire Benyamin Netanyahou.
Le procureur général a par ailleurs indiqué que le mis en cause s’est rendu en Israël et pris des photos avec des personnalités israéliennes. Interrogé par rapport à la visite qu’il a effectuée en Israël, sans hésitation aucune, il a répondu : «Je me suis rendu en Israël. Cela relève de mes droits civils et civiques ! Une fois arrivé, j’ai rencontré des amis et copains. J’entretiens de bonnes relations avec les Israéliens. C’est mon droit le plus absolu de visiter le pays qui me plait ! Je n’ai de comptes à rendre à quiconque». En effet, les magistrats de la 10 e chambre pénale sont restés bouche-bée par rapport au sang froid et la rigidité avec lesquels, le locataire de la prison d’El Harrach répondait aux questions posées.
Intelligence avec l’ennemi
Ce dernier a tenté de convaincre les juges chargés du dossier qu’il s’est rendu en Israël pour une «mission littéraire et pas politique». Mais il a perdu sa ténacité lorsque la présidente lui a fait savoir que la recherche électronique de son portable a déterminé qu’il a contacté des personnalités sionistes à maintes reprises. L’inculpé avait été condamné lors de son premier par le président de la section de la lutte contre les crimes de la cybercriminalité du tribunal de Dar El Beida le 13 mars dernier à 5 ans de prison ferme assortie d’un million de dinars. Il avait été reconnu coupable pour notamment atteinte à l’intégrité du territoire et d’«intelligence avec des parties étrangères».
Après examen de son dossier par le président du tribunal de Dar El Beida, il avait également été reconnu responsable d’avoir, par le passé, transmis à l’ambassadeur de la France des informations et des renseignements sensibles à caractère sécuritaire et économique sur l’Algérie. Pour rappel, le 20 mars 2025, le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beida a requis une peine de 10 ans de prison et une amende d’un million de dinars car il avait fait valoir au cours de son réquisitoire que toutes les preuves légales et matérielles relatives à l’inculpation sont formelles notamment en ce qui concerne l’intention d’informer un pays étranger de tout ce qui se passe au pays. Lors des débats, Boualem Sansal avait reconnu presque tous les faits, mais il avait par contre contesté la qualification de la poursuite judiciaire retenue contre lui au cours de l’instruction judiciaire allant jusqu’à dire que les propositions qui lui sont reprochées relèvent de la liberté d’expression. Cela inclut également les échanges retrouvés dans sa messagerie avec deux ambassadeurs de France en Algérie.
Il convient de signaler enfin que l’inculpé avait émis le vœu qu’il soit défendu par un avocat israélien de surcroit l’avocat de Benyamin Netanyahou. L’inculpé a émis le vœu qu’il soit assisté et défendu par un avocat étranger à savoir Pierre Gru gentil de nationalité française d’origine juive.
R.H.
									 
					