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Biélorussie : Nouvelle vague de répression

Plus de 160 personnes ont été arrêtées, interrogées ou ont vu leur domicile fouillé. Alexandre Loukachenko fait place nette avant les élections législatives, prévues le 25 février. Le dirigeant autoritaire biélorusse a orchestré ces derniers jours une nouvelle vague de répression visant les anciens prisonniers politiques et leurs proches. Les services de sécurité biélorusses du KGB ont mené des raids à l’échelle nationale. Selon l’ONG biélorusse de défense des droits humains Viasna, plus de 160 personnes ont été arrêtées, interrogées ou ont vu leur domicile fouillé. Ces perquisitions visent «des parents et des proches de prisonniers politiques ou d’anciens prisonniers politiques qui ont été récemment libérés et sont restés en Biélorussie», a affirmé l’organisation. La police cherche notamment des traces de comptes en banque à l’étranger. Les perquisitions ont commencé le 23 janvier et seraient liées à l’aide fournie par des organisations en exil, qui soutiennent financièrement les familles de détenus, selon Viasna. Marina Adamovitch, épouse du militant emprisonné Mikalaï Statkevich, a ainsi été détenue pendant quinze jours. Avant elle, Tatsiana Sieviaryniec, la mère du leader de l’opposition emprisonné Paval Sieviaryniec, a été arrêtée et libérée dans l’attente de son procès à Vitebsk, même si les accusations portées contre cette femme de 69 ans restent floues. La Biélorussie compte plus de 1.500 prisonniers politiques, et de nouvelles arrestations surviennent chaque jour. Les familles peinent à subvenir aux besoins de leurs proches, détenus dans des conditions extrêmement rudimentaires. Elles disent dépenser au moins 60 à 100 dollars pour chaque visite d’un avocat, et 158 dollars par colis de nourriture et d’effets personnels, alors que le salaire moyen est d’environ 582 dollars mensuels. Soutenir un prisonnier condamné peut leur coûter plus de 2.000 dollars par an, a calculé le service biélorusse de Radio Liberty. Le régime a également ouvert une enquête, le 25 janvier, sur un groupe d’analystes biélorusses indépendants réfugiés à l’étranger et accusés de complot, en vue de prendre le pouvoir et de promouvoir l’extrémisme. «Ce sont des actes d’intimidation», dénonce auprès du Monde Svetlana Tsikhanovskaïa. «Le régime veut plonger la Biélorussie dans une bulle informationnelle avant les prétendues élections législatives», a estimé la cheffe de l’opposition en exil. Face à l’ampleur de la répression, l’ancienne candidate à la présidentielle de 2020 appelle les Biélorusses «non pas à protester publiquement, mais à ignorer les élections législatives» qui ne «changeront rien à ce qui se passe dans le pays l’opposition ayant été poussée à l’exil ou emprisonnée»

Rédaction Crésus

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