Il fallait voir la célébration de Luis Enrique pour comprendre ce que pèse ce penalty transformé par Kylian Mbappé, mardi, pour sauver le PSG face à Newcastle (1-1). Très agité pendant la rencontre, le coach parisien a longuement exulté avec son staff au moment de valider un point qui pourrait peser lourd, en fin de compte. Comme ses joueurs, le coach parisien a été frustré, énervé par un scénario «digne d’un film d’horreur », selon ses dires, avec le chrono qui tourne, les occasions qui s’accumulent mais le tableau d’affichage qui reste bloqué. Jusqu’à ce petit coup de pouce du destin, avec ce penalty généreux. Si Nick Pope a sorti des parades prodigieuses, Mbappé, Dembélé, Fabian Ruiz et Barcola ont surtout gâché des munitions en or. Avec 31 tirs en sa faveur, total très important pour un match de C1, Paris a su amener le danger sur le but adverse. Mais n’a jamais su le faire fructifier. Capitaine d’un soir, Mbappé a ainsi eu des mots sévères envers ses adversaires mais aussi ses coéquipiers. «C’est frustrant parce qu’on domine cette équipe de bout en bout, a-t-il analysé pour Canal +. Ils n’ont rien. On savait que c’était leur jeu de ne rien avoir. On doit mieux finir nos actions. On a beaucoup trop d’actions pour un match de Ligue des champions. Ce n’est pas la structure, l’organisation… c’est nous, les joueurs, il faut qu’on soit beaucoup plus appliqués devant le but. Dans des matches ‘couperet’ comme ça, on doit tuer. On a eu beaucoup trop d’opportunités claires. Normalement, on doit gagner le match très largement.»
Luis Enrique est tout de même «fier» du comportement de sa troupe. Face aux décisions arbitrales contraires, face aux carences individuelles de certains, face au gain de temps constant des Magpies, les Parisiens ont su rester dedans, sans dérailler, comme ils pouvaient le faire dans un passé très récent. Reste que cette naïveté face au but, illustrée par un Barcola incisif mais terriblement maladroit, pourrait peser dans les matches à venir, notamment à Dortmund.
Une idée balayée par Luis Enrique. «De quoi parle-t-on ? C’est du football, pas du basket, a-t-il estimé après une question sur cette inefficacité et ses conséquences pour la suite. C’est normal. Nous sommes l’une des équipes qui marquent le plus en Europe. Certains jours, le ballon veut rentrer dans le but, et d’autres non. C’est la beauté du football. »
«Il faut travailler, a finalement conclu Mbappé. On va essayer de travailler devant le but. On ne peut pas se permettre d’avoir autant d’actions et de ne pas marquer. Si on joue comme ça, si on a les mêmes occasions et qu’on est plus adroits, ça va bien se passer à Dortmund ». Histoire de s’éviter «un film d’horreur », un vrai cette fois, avec une fin autrement plus tragique.
Les Anglais crient à l’injustice
La décision de Monsieur Marciniak d’accorder un penalty au PSG face à Newcastle (1-1) à la fin du temps additionnel, mardi soir, va encore longtemps faire parler. De l’autre côté de la Manche, la presse anglaise hurle à l’injustice ce mercredi matin, alors que les Magpies (3e du groupe F) ne sont désormais plus maîtres de leur destin dans la course à la qualification en huitièmes de finale de la Ligue des champions. «Fou », peut-on lire à la Une du Daily Mirror, qui estime que les joueurs d’Eddie Howe ont été «brillants » au Parc des Princes mais qu’ils ont été «volés» par un penalty «tardif » et «controversé » dans une soirée digne d’une «farce». «Volés en France» et les «Toons tourmentés » ont pour leur part titré The Daily Star et The Daily Express. De son côté, The Telegraph revient sur cette fin de match «cruelle » pour les Magpies, «si proches » de l’emporter mais finalement tenus en échec à cause du “Var”, qui n’aurait «jamais signalé cette faute en Angleterre». Mercredi matin, la presse en ligne anglaise s’en donne également à cœur joie. «Kylling the game » («Ils ont tué le match », avec un jeu de mots qui fait référence à Kylian Mbappé), peut-on lire à la Une du site du Sun, qui met en avant la sortie médiatique de la légende de Newcastle, Alan Shearer : «Une superbe performance de la part de chaque joueur. Elle n’aurait pas dû pas être gâchée par une décision dégoûtante ». Au micro de TNT Sport, Ally McCoist, ex-entraîneur des Glasgow Rangers (2011-2014), et Jermaine Jenas, ancien joueur de Newcastle (2002-2005), ont estimé que l’arbitrage était «une honte ». «Que doit faire Tino Livramento avec ses bras ? Les enrouler autour de son dos ? », a de nouveau enragé l’ex-milieu international anglais. «Je suis dévasté pour mes joueurs », a pour sa part conclu Eddie Howe après la rencontre.
L’Atlético, le Barça et la Lazio Rome qualifiés
Le groupe E de Ligue des champions a rendu son verdict, ce mardi soir. Grâce à son succès sur la pelouse du Feyenoord Rotterdam (3-1), l’Atlético de Madrid a assuré sa qualification pour les huitièmes de finale, tout comme la Lazio Rome, victorieuse plus tôt dans la soirée du Celtic Glasgow (2-0).
Bousculés en début de rencontre par l’activité de l’intenable Yankuba Minteh (2e, 9e), les Colchoneros ont pris l’avantage grâce à un but contre son camp de Lutsharel Geertruida (14e), déviant de la cuisse un centre de Llorente dans ses propres filets. À la reprise et sur une louche de Pablo Barrios dans la surface, Mario Hermoso doublait la mise d’une sublime volée croisée lobée du gauche (57e).
Si le Feyenoord reprenait brièvement espoir après un but de la tête de Mats Wieffer sur corner (77e), il concédait un nouveau but contre son camp quatre minutes plus tard, quand l’infortuné Santiago Gimenez déviait de la tête un coup franc de Sault dans ses propres filets (81e).La première place du groupe E se décidera le 13 décembre à Madrid, lors du choc entre l’Atlético, leader avec 11 points, et la Lazio (10 points). Assuré de terminer 3e, le Feyenoord est reversé en seizièmes de finale de Ligue Europa.
Le Barça renversant
Dans le groupe H, le FC Barcelone s’est fait peur contre le FC Porto. Intraitable lors de ses deux premiers matches à domicile (5-0 face au Royal Antwerp et 2-1 contre le Chakhtior Donetsk), le Barça a concédé l’ouverture du score. À la demi-heure de jeu, le Brésilien Pepê suivait bien un ballon repoussé par Inaki Pena, titularisé dans le but catalan en l’absence de Ter Stegen (blessé au dos). Mais le Barça égalisait dans la foulée, d’une superbe frappe enroulée du droit de Joao Cancelo (32e). Le défenseur se muait en passeur décisif en seconde période, servant en retrait Joao Felix qui ne laissait aucune chance à Diogo Costa (57e). Si le Barça est qualifié pour les huitièmes de finale, le second ticket se jouera le 13 décembre entre le FC Porto et le Chakhtior Donetsk : totalisant 9 points chacun, les deux clubs seront opposés au Portugal lors de l’ultime journée.