Le mouvement palestinien Hamas a appelé, hier, les Arabes, les musulmans et tous ceux qui sont solidaires de la cause palestinienne dans le monde à organiser de « grandes manifestations » pour dénoncer la guerre sioniste dans la Bande de Ghaza. C’est ce qu’a déclaré le mouvement, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, correspondant au 29 novembre de chaque année. « Nous appelons les masses de notre nation arabe et islamique et les peuples libres du monde entier à intensifier toutes les formes de mobilisation, d’événements et de manifestations en solidarité avec la Bande de Ghaza, en rejetant et dénonçant l’agression sioniste, les crimes de guerre et le génocide », lit-on dans le communiqué du mouvement palestinien de résistance. Et d’ajouter : « Nous appelons toutes les villes et capitales du monde à poursuivre ces actions et ces marches dans les jours à venir, à élever la voix haut et fort pour rejeter et condamner les crimes de l’occupation, et à faire pression pour criminaliser l’occupant ». En 1977, l’Assemblée générale des Nations unies a appelé à la célébration du 29 novembre de chaque année comme Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.

L’aide insuffisante

A Ghaza, la situation est intenable, ont alerté l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef. « L’instinct humain nous pousse à protéger les enfants, mais je me demande si nous ne l’avons pas perdu », a lancé le porte-parole de l’Unicef James Elder à Genève. « La situation est encore pire que ce que je craignais », a poursuivi James Elder. «Le chagrin et la tristesse ont pris racine à Ghaza. » Plus de 5000 enfants auraient déjà été tués et des milliers d’autres blessés, selon un décompte des autorités gazaouies. Les hôpitaux sont saturés. Les enfants souffrant de blessures mortelles sont parfois soignés sur des parkings, par des médecins qui n’ont pas les moyens de les sauver en raison d’un manque cruel d’eau, de nourriture, de carburant et de médicaments. Depuis la trêve qui a débuté vendredi, l’OMS et ses partenaires ont acheminé plus de 160 camions d’aide d’urgence dans la bande de Ghaza. Mais « cela ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan », pointe l’OMS. « Les besoins sont bien plus importants que ce que les travailleurs humanitaires peuvent gérer. Dans les camps d’urgence, on trouve des bébés atteints de diarrhée qui risquent de mourir à cause du manque de médicaments. Même les malades chroniques, par exemple les personnes atteintes d’affections cardiaques, ne reçoivent plus leurs médicaments. »

Echanges de prisonniers

Par ailleurs et concernant la poursuite d’échanges de prisonniers, une source proche du Hamas a annoncé que 10 otages allaient être libérés hier contre 30 prisonniers palestiniens dans le cadre de l’accord de trêve.  Il a ajouté que « des travailleurs étrangers retenus à Ghaza seront aussi libérés ». Cinquante otages ont été libérés par le Hamas depuis vendredi sans compter dix-neuf autres otages, en grande partie des travailleurs étrangers, libérés par le Hamas en dehors du cadre de cet accord. « Nous espérons que l’Occupation respectera (l’accord) dans les deux prochains jours parce que nous cherchons un nouvel accord, en plus des femmes et des enfants , afin d’échanger d’autres catégories de personnes », a déclaré Khalil al-Hayya sur l’antenne de la chaîne Al Djazira. Il a ajouté que cela impliquerait d’aller vers une période de temps supplémentaire pour continuer à échanger des personnes à ce stade. L’entité sioniste estime que le Hamas détient jusqu’à 93 femmes et enfants, à l’exception de cinq femmes soldats, et pense que les deux prochains jours seront décisifs pour amener le Hamas à étendre l’accord à l’ensemble des otages, a indiqué hier un média de l’entité sioniste, citant le chef du Mossad, David Barnea.  Hier, les directeurs du Mossad et de la CIA ont rencontré le Premier ministre qatari à Doha pour « s’appuyer sur les progrès » de la prolongation de la trêve. Le Qatar a fait savoir que les négociations pour la libération des soldats de l’armée sioniste retenus en otage par le Hamas ne commenceraient qu’après la libération de tous les otages civils. Lors d’un point de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, a déclaré : « La priorité aujourd’hui est la libération des otages civils, des femmes et des enfants, après viendra le tour des militaires ». Soulignant le rôle du Qatar et de l’Égypte comme médiateurs pour la libération des otages, Al-Ansari a indiqué que l’État du Golfe ne pouvait actuellement confirmer la libération d’otages supplémentaires au-delà des 20 qui devraient être libérés en deux groupes de dix aujourd’hui et demain, selon les termes de la prolongation de 48 heures de la trêve convenue par les parties. « Le Qatar soutient tous les efforts régionaux pour parvenir à un cessez-le-feu permanent à Ghaza », a ajouté Al-Ansari, précisant que les pays arabes sont en train de se concerter pour envoyer un message commun à cet effet à la communauté internationale.

A.G