Le fardeau ne pèse pas seulement sur des petits poucets du continent, mais aussi des ténors économiques. L’Algérie n’est pas concernée par le surendettement qui aspire les budgets des Etats et les réserves en devises des pays. En mars dernier, la banque d’Algérie avait fait état d’une dette extérieure à moyen et long terme -une durée supérieure à 12 mois- estimée à fin septembre 2022 à 1,269 milliard de dollars à peine, contre 1,465 milliard de dollars à fin 2021, soit un repli de 196 millions de dollars. Cela fait de l’Algérie le pays le moins endetté du continent. Il est vrai qu’avec le niveau des recettes des hydrocarbures, dont les cours repartent à la hausse pour un bon bout de temps, l’Algérie n’a pas besoin de s’infliger les tourments des services de la dette. La dette algérienne pèse presque rien au regard de son PIB. D’autres géants africains aimeraient en dire autant. L’Afrique du Sud par exemple, deuxième puissance économique du continent, affiche une dette de 170,01 milliards de dollars, l’Egypte est montée à 143,25 milliards de dollars, ce qui cause un énorme trou dans son budget et son stock de devises au point que le pays ne peut plus régler les factures de ses fournisseurs. Le Nigeria, première économie du continent, a aussi pris des mauvaises habitudes ; sa dette s’est hissée à 76,21 milliards de dollars et n’a même pas permis de relever le niveau de son industrie. L’Angola, premier producteur de pétrole d’Afrique, n’a pas capitalisé sur ses grosses recettes pour monter le niveau de son économie. Résultat des courses : Une dette de 67,28 milliards de dollars. Quant au voisin de l’Algérie, le Maroc, il doit 65,41 milliards de dollars à ses bailleurs. L’Algérie refuse toujours, pour quelque motif que ce soit, d’ouvrir la porte de l’endettement extérieur. Le président de Tebboune, a rappelé cette orientation lors du Conseil des ministres du 15 octobre 2023. Et d’ailleurs il a donné pour instruction au gouvernement de reprendre le projet de loi de finances 2024 pour y coucher noir sur blanc le refus catégorique de l’endettement extérieur. L’Algérie mise sur l’embellie des cours du brut et du gaz sur le marché mondial et également sur les investissements étrangers pour des partenariats gagnant-gagnant, dans des secteurs à haute valeur ajoutée.