Une brise d’extraditions plane sur la tête des activistes youtubeurs algériens établis à l’étranger et les détourneurs de fonds. L’entraide judiciaire en matière pénale entre l’Algérie et ses partenaires prend de l’ampleur. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a clos, hier, une visite de deux jours en Italie où il a pris part à la Conférence internationale célébrant le 20e anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée. En marge de ces travaux, tenus à Palerme, l’Algérie et l’Italie ont procédé, ce vendredi, à la signature d’un accord d’extradition de criminels entre les deux pays, a annoncé le ministère de la Justice. Une manière pour Alger et Rome d’ajuster leurs «balances». Une convention d’une importance capitale pour les deux pays. Elle permettra aux deux parties de se livrer réciproquement, conformément aux dispositions de forme et de fond contenues dans la convention, les personnes poursuivies ou condamnées par leurs autorités judiciaires compétentes, pour avoir commis des infractions donnant lieu à extradition. La signature de cette convention, relative à l’extradition des criminels et des condamnés, intervient après celles paraphées avec plusieurs autres pays, notamment la France, la Suisse, le Liban et l’Arabie saoudite. Des conventions devant signer la fin inéluctable de l’asile d’activistes youtubeurs et de personnes condamnées pour corruption et détournement de fonds publics, pour peu que la partie algérienne formule la demande de leur extradition. D’autant que l’Algérie est en droit de demander «l’application des lois et des chartes internationales qui interdisent les actes pouvant porter atteinte aux pays alliés contre toute personne qui commet des actes hostiles contre sa patrie, depuis l’étranger».
«Ces accords sont le meilleur mécanisme pour faire face à l’évasion de la responsabilité pénale, et en les signant, nous aurons établi pour nos deux pays un cadre global qui les protégera des menaces criminelles», avait souligné le garde des Sceaux. A titre illustratif, la convention signée avec les Emirats arabes unis avait permis l’extradition de l’ancien P.-dg du Groupe Sonatrach, Abdelmoumene Ould Kaddour. En outre, le gendarme déserteur Mohamed Abdallah a été extradé, le 22 août, vers l’Algérie après avoir été arrêté en Espagne, au même titre que Guermit Bounouira, l’ex-secrétaire particulier de défunt chef d’état-major de l’Armée, Ahmed Gaïd Saleh, extradé par la Turquie vers l’Algérie. D’autres hauts cadres et condamnés font également l’objet de demandes d’extradition. Leur sort n’est plus qu’une question de temps, à l’instar d’El Wafi Ould Abbès, fils de Djamel Ould Abbès, ancien ministre et secrétaire général du FLN, arrêté en juin 2021, à l’aéroport international Simón-Bolívar, dans la capitale vénézuélienne, par les services d’Interpol. Mais il y a surtout trois anciens du régime, très recherchés par la justice algérienne : l’ex-général-major de la Gendarmerie nationale, Ghali Belkacir, qui a quitté l’Espagne pour le Vanuatu ou encore l’ex-ministre de l’Industrie Abdessalam Bouchouareb et l’ex-ministre de l’Énergie Chakib Khelil, établi aux Etats-Unis
Il en est de même pour Mohamed-Larbi Zitout, Hichem Aboud, et Amir Boukhors, poursuivis pour «adhésion à un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’Etat et l’unité nationale, financement d’un groupe terroriste visant la sécurité de l’Etat et blanchiment d’argent, dans le cadre d’une bande criminelle». Diabolisant les moindres actions du gouvernement algérien, au moyen d’arguments fantoches et ne pouvant servir que les ambitions de leurs maîtres, on retrouve aisément les méthodes et les principes de destruction des ONG de la mort qui ont servi à faire aboutir les printemps arabes et les révolutions colorées, à l’image de l’Open Society, Optor et Canvas. La signature de cette convention traduit, par ailleurs, la volonté de l’Algérie et de l’Italie de faire face aux menaces qui pèsent sur la paix, la sécurité et la stabilité des sociétés et même sur l’évolution des démocraties dans le temps, à l’instar de la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et les filières d’immigration illégale.
Ce qui nécessite une coopération judiciaire à même de garantir le respect des principes des droits de l’Homme, la garantie des libertés fondamentales et le respect de la diversité des cultures et des civilisations.
Badis B.