Avant-hier, lundi, le Ministère public de la Confédération (MPC) a transmis en effet au Tribunal pénal fédéral (TPF) l’acte d’accusation visant le général à la retraite Khaled Nezzar, poursuivi selon l’acte d’accusation, notamment pour «actes de tortures», «condamnation arbitraire» ou encore, «traitements inhumains», et «crimes de guerre» durant la «décennie noire», qui a failli emporter les fondements de l’Etat. «L’Affaire» Khaled Nezzar a débuté il y a plus d’une décennie, en 2011, lorsque l’ONG Trial International et des présumées victimes, des partisans du « qui tu qui », ont déposé une « dénonciation pénale ». De passage en Suisse à l’époque, Nezzar a été interpellé le 19 octobre. L’ONG Trial International, avait donc, profité de l’occasion pour déposer une dénonciation pénale, lui reprochant d’avoir «ordonné, participé et instigué à l’utilisation massive de la torture en Algérie, aux meurtres et aux disparitions forcées de prétendus opposants, membres ou non des guérillas islamistes». Le même jour, deux autres dénonciations sont déposées par des plaignants se disant victimes d’actes de tortures perpétrées par les services de sécurité algériens. Le 24 Octobre, une troisième personne porte plainte, affirmant avoir été « victime de torture» et d’
«arrestation arbitraire». Arrêté, Khaled Nezzar a été entendu par le procureur pendant 48 heures, qui l’a interrogé «au sujet du conflit qui a touché l’Algérie durant les années 1992 à 1999». «Je ne suis pas concerné par ce conflit. Pourquoi me posez-vous cette question ? Je ne suis pas celui qui a déclenché ce conflit. J’étais ministre de la Défense», avait-il notamment rétorqué. Il avait à l’époque ensuite été relâché à la condition qu’il soit présent pour la suite de l’instruction. Khaled Nezzar avait ensuite, adressé un recours contre la décision du MPC , d’ouvrir une enquête pénale concernant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en Algérie durant la décennie noire. En 2017, le MPC classe l’affaire au motif qu’un conflit armé n’aurait pas existé au début des années 1990 en Algérie. En 2018, le TPF rend publique sa décision d’annuler le classement de la plainte par le MPC, lequel doit ainsi reprendre l’instruction. La procédure a été donc réactivée depuis. Jusqu’ici, Khaled Nezzar, 86 ans, a répondu aux convocations de la justice suisse. La dernière fois, c’était en 2022. L’audition finale a duré trois jours, du 2 au 4 février, dans les locaux du Ministère public suisse de la Confédération. Face aux graves accusations de la justice suisse, Khaled Nezzar, selon ses avocats, a rejeté tout en bloc. L’ancien ministre de la Défense a même demandé de rencontrer le plaignant qui l’accuse, dans cette affaire, de l’avoir «maltraité». «Il a fermement contesté ces accusations reposant essentiellement sur les déclarations des plaignants, militants du FIS, et sur des sources non vérifiables accessibles en ligne. Il a également réclamé une confrontation avec le seul plaignant qui l’accuse de l’avoir personnellement maltraité, lequel, bien que convoqué, ne s’est jamais présenté à aucune audience», ont précisé les avocats de Nezzar dans un communiqué rendu public. À la fin de l’audience, Khaled Nezzar a pu repartir libre. Lundi donc, la justice suisse a décidé de le convoquer de nouveau pour les mêmes accusations qu’ en 2011.
A.I.