C’est un Ahmed Attaf remonté qui s’est présenté, hier, devant les médias. Une sortie médiatique, au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, consacrée aux développements en cours dans la région du Sahel, en général, et en République du Niger, au cours de laquelle, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a présenté l’initiative du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relative au règlement de la crise politique au Niger. Une initiative condamnant et refusant tout « changement non-constitutionnel au Niger » et réclamant « un retour à l’ordre constitutionnel et le respect des institutions » du fait que « le président Mohamed Bazoum est le président légitime du Niger » a asséné le chef de la diplomatie.
Il répond à la France
Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé que l’Algérie est contre toute intervention militaire étrangère. « Nous sommes contre toute intervention militaire au Niger. Par conséquent, comment pourrait-on ouvrir notre espace aérien (aux avions militaires étrangers) ? », s’interroge-t-il. Une manière de réaffirmer que la France a, bel et bien, fait une demande d’autorisation de survoler l’espace aérien algérien pour une opération militaire au Niger, en dépit du démenti rapporté par la presse française citant des sources à l’état-major des armées françaises. Une sollicitation refusée par l’Algérie, fermement opposée à toute intervention militaire au Niger.
Pas de normalisation pour la Tunisie
Dans son intervention le chef de la diplomatie a assuré que la Tunisie n’avait pas l’intention de normaliser ses relations avec Israël. Dans son intervention, Ahmed Attaf a révélé que l’émissaire particulier du président tunisien Kaïs Saïed auprès de Abdelmadjid Tebboune a tenu à réaffirmer le rejet de la Tunisie de la normalisation avec Israël. A cet égard, il a indiqué que son homologue tunisien, Nabl Amar, a affirmé que son pays prépare une loi criminalisant la normalisation avec Israël et celui qui va tenter cette normalisation sera accusé de haute trahison. Interpelé sur au sujet de la rencontre de la ministre libyenne des Affaires étrangères, Nadjla ElMangoush, avec son homologue israélien, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé ne disposer pas d’«informations suffisantes sur le sujet ».
Du gel de l’Union du Maghreb arabe
L’Algérie n’avait aucune responsabilité dans le gel de l’action maghrébine, intervenu suite à une demande formulée par le Premier ministre, ministre des Affaires étrangères marocain de l’époque, Abdellatif Filali, a affirmé Ahmed Attaf. « Le gel de l’action maghrébine est intervenu durant mon premier mandat de ministre des Affaires étrangères, en 1995 », a précisé Ahmed Attaf. « Les conditions n’ont pas changé. Elles se sont même détériorées. Aussi, il est difficile aujourd’hui de parler de la relance de l’Union du Maghreb arabe », a soutenu le ministre.
L’Accord d’Alger au Mali
Abordant la situation au Mali, le chef de la diplomatie a affirmé que l’Algérie, avec l’appui des Nations unies, était en train de réfléchir à une « alternative » à la décision de retrait de la mission de l’ONU au Mali, afin de relancer la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger. Rappelant le rôle important de cette mission onusienne, Ahmed Attaf a indiqué que « c’est elle qui garantissait le cessez-le-feu, elle occupait le terrain et allait jusqu’à assurer le secrétariat de la médiation internationale. Elle faisait un travail de soutien logistique à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger ».