Ce nombre record, preuve de la jeunesse de la population, oblige les responsables de l’Education à redoubler d’efforts, mais surtout à envisager les futures réformes du système avec une extrême prudence. Ainsi, l’une des nécessités aujourd’hui, au moment où l’école, notamment primaire, s’ouvre sur le numérique, les langues et l’enrichissement des programmes, serait le lancement d’une étude approfondie de la situation réelle sur le terrain ; identifier les points forts mais surtout les lacunes à corriger. Contacté hier, à la veille d’une rentrée imminente, Fatiha Bacha, ancienne vice-présidente de l’Association nationale des parents d’élèves, connue aujourd’hui pour son action de militante pour le système éducatif, nous explique que les parents attendent une plus grande clarté quant à l’avenir de l’école. Et concrètement, l’avenir de l’école algérienne aurait aujourd’hui besoin d’une «étude extrêmement approfondie» sur sa situation réelle. Le «bilan» des politiques éducatives des dernières années, serait ainsi le préalable à toute nouvelle démarche de réforme. L’ancienne responsable de l’Association de parents d’élèves, estime, à ce titre, que le système éducatif aurait, plus que jamais besoin
«d’un Haut conseil de l’Education (…) réunissant les grands pédagogues et les partenaires sociaux». Une instance à même d’apporter des réponses aux attentes des parents, mais surtout d’offrir une vision à long terme, et le suivi des résultats des politiques éducatives. Et dans cette logique, il apparaît que la question de la réduction de la «surcharge des programmes» reste la principale doléance des parents. «Durant les dernières années, un grand nombre d’ateliers de réflexion et de conférences sur le système éducatif a été organisé », précise Fatiha Bacha, avant d’ajouter, « toutefois, les parents d’élèves soulèvent toujours les mêmes doléances, notamment celles relatives à la surcharges des classes et la lourdeur des programmes». En effet, la tendance actuelle est à l’accroissement du nombre de matières et des programmes. Fatiha Bacha nous précise, à ce titre, qu’en plus de la douzaine de matières au primaire «on constate que l’on ajoute encore de nouvelles», alors qu’il s’agirait, au contraire, d’arriver à un programme plus cohérent et «globalement allégé. Il serait nécessaire de veiller à arriver à une éducation et une prise en charge de qualité» et non de «cumuler de nouveaux éléments». Ainsi, sans forcément s’opposer aux initiatives actuelles, notamment l’approfondissement de l’apprentissage de l’anglais, ou plus récemment l’ajout d’heures de sport ; la demande est, avant tout, d’harmoniser et d’équilibrer les programmes, en vue notamment de supprimer les «les journées de 7 à 8 heures de cours, trop lourdes pour des élèves de primaire». Quant au sport ou aux arts, notre interlocutrice déclare
«C’est une bonne chose de programmer le sport avec un professeur qualifié à condition, bien sûr, d’étudier les horaires avec soin (…) une fois encore nous devons, à tout prix, éviter la surcharge» pour les éleves. Par ailleurs, cette annonce du renforcement du sport dès le primaire, soulève également la question des infrastructures nécessaires, une problématique d’autant plus d’actualité que toutes les écoles du pays ne sont pas à niveau. «J’ai récemment visité plusieurs écoles, la réalité est que certaine sont dégradées, il faudrait que les responsables, dont le ministre, entreprennent des visites inopinées», assure Fatiha Bacha. Par ailleurs, concernant la question de la date exacte de la rentrée scolaire, une échéance pas encore communiquée par le secteur de l’Education, Fatiha Bacha, nous précise, «Il est dommage que la date de la rentrée scolaire ne soit pas encore communiquée. Cela perturbe l’organisation des parents, que ce soit pour leurs vacances ou leurs reprises économique et scolaire». Plus généralement, la gestion du système éducatif a besoin de la mise en place d’un «calendrier» marquant, avec précision, les moments importants. «Il serait utile que la date de la rentrée, mais aussi les échéances des examens et des résultats soit définies bien à l’avance. En début d’année pour les examens, et en fin d’année scolaire pour la date de la nouvelle rentrée». La mise en place de ce «point» ferait en effet partie des demandes des différentes structures de parents d’élèves, Autrement, et c’est ce à quoi on assiste aujourd’hui, «nous serons confrontés à la multiplication des rumeurs et des fausses infos sur la date de rentrée ou d’examens. Cela pèse sur le mental des parents et des enfants», conclut Fatiha Bacha.
Nadir K.