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Turquie : Gouvernement de choc pour Erdogan

Le président reste le même, mais son gouvernement change presque entièrement. Alors que Recep Tayyip Erdogan a prêté serment ce samedi pour un troisième mandat à la tête de la Turquie, le président turc a dévoilé le même jour son nouveau gouvernement, presque entièrement rénové. Très attendu, le nom du ministre de l’Économie a notamment été dévoilé. Il s’agit de Mehmet Simsek, un ancien économiste de la banque américaine Merrill Lynch, déjà ministre des Finances entre 2009 et 2015, puis vice-ministre de l’Économie de 2015 à 2018. Mehmet Simsek aura la lourde tâche de rassurer les marchés financiers et de rétablir une certaine orthodoxie financière en Turquie, dont l’économie est au plus mal. En effet, durant son dernier mandat, Recep Tayyip Erdogan a décidé, à rebours des théories économiques classiques, de mener une politique de baisse des taux d’intérêts pour relancer la production. Le pays s’est alors retrouvé confronté à une inflation galopante, atteignant 73 % en moyenne sur l’année 2022, et jusqu’à 85 % à l’automne dernier. À la tête du ministère des Affaires étrangères, l’ancien maire d’Istanbul a nommé un fidèle parmi les fidèles en la personne de Hakan Fidan. Cet ancien chef du MIT, le service de renseignement turc, est décrit par un diplomate occidental comme l’«homme de confiance» d’Erdogan, «depuis des années». Au cours de sa carrière à la tête du MIT, le maître-espion aurait mené des tractations diplomatiques avec l’Égypte, les Émirats-arabes-unis, la Libye ou encore la Syrie, avec qui le président turc tente de renouer par l’intermédiaire de Moscou. Enfin, le poste de ministre de la Défense revient à Yasar Güler. Chef du renseignement des armées de 2011 à 2013, il avait été nommé chef d’état-major en 2018. En 2014, dans un enregistrement audio diffusé sur YouTube et supprimé depuis par le pouvoir turc, Yasar Güler et Hakan Fidan discutaient de l’éventualité d’une attaque sous faux drapeau pour justifier une intervention armée en Syrie. Lors de la tentative de coup d’État en 2015, le militaire avait été fait prisonnier par les putschistes. Lors de sa prestation de serment, Erdogan s’est présenté comme le défenseur du «bien-être» et de «la démocratie en Turquie». Reste à savoir si des hommes du sérail pourront l’assurer.

Rédaction Crésus

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