Culture

Manuscrits de la zaouïa Cheikh Hussein de Mila : Accessibles aux étudiants et aux chercheurs

Selon Dr Ryad Bencheikh El Hussein, doyen de la faculté des lettres de l’université Emir-Abdelkader des Sciences islamiques à Constantine, des centaines d’ouvrages, entre manuscrits et livres anciens imprimés, rangés à la bibliothèque de la zaouïa, ont été transférés au département des manuscrits et à la bibliothèque de l’université pour être mis à la disposition des étudiants et des chercheurs. L’une des raisons ayant conduit au transfert de ce précieux patrimoine est également de le «protéger des dommages causés par de mauvaises manipulations de certaines personnes fréquentant la zaouïa intéressées par les contenus proposés, à savoir, entre autres, les principes de jurisprudence, les Hadiths, la Chariâa, la grammaire et la conjugaison», a ajouté Dr Bencheikh El Hussein. La zaouïa Cheikh Hussein de Sidi Khalifa, dont la construction remonte au début du 19e siècle, était, a-t-il dit, en plus de ses rôles religieux et social, un «phare scientifique» qui a contribué énormément à la diffusion de la science et à la lutte contre l’ignorance qui était une «politique prônée et suivie par la France coloniale». Le travail ininterrompu des chouyoukh de la zaouïa a fait que la bibliothèque a renfermé, à une certaine époque, près de 6.000 manuscrits dans les sciences de la Chariâa, les principes de la jurisprudence et de la Sunna du Prophète (QSSSL), ainsi que des ouvrages de grammaire, d’astronomie et de médecine traditionnelle ancienne. Dr. Bencheikh El Hussein regrette que ce patrimoine scientifique ait décliné au fil du temps pour plusieurs raisons, notamment «la non restitution de ces ouvrages par de nombreux emprunteurs» et «les dommages causés à un certain nombre d’ouvrages et de manuscrits en raison de l’absence de conditions de conservation appropriées». Le nombre de manuscrits a ainsi été réduit à quelque 300 exemplaires, conduisant les responsables de la zaouia à prendre la décision de transférer ces œuvres à l’Université Emir-Abdelkader des Sciences islamiques dans le but de les préserver et de les mettre à la disposition des chercheurs et des étudiants. Parmi les titres actuellement disponibles dans la bibliothèque de la zaouia figurent, entre autres trésors anciens, un vieil ouvrage en calligraphie maghrébine, œuvre d’Ibn Hicham El Ansari, et le manuscrit «Tuhfat Al-Hakam» en calligraphie moyen-orientale, rédigé par Ibn Asim Al-Gharnati. Selon le doyen de la faculté des Lettres de l’université Emir-Abdelkader, l’important capital en ouvrages et manuscrits recueillis au fil des ans par la zaouïa Cheikh Hussein, en termes de nombre et de diversité, démontre l’intention et la détermination des enfants de la zaouïa à lutter contre l’ignorance et l’analphabétisme. La zaouïa fut, pendant des décennies, une destination préférée des étudiants désireux mémoriser le saint Coran et d’apprendre la Sunna du Prophète (QSSSL). Ils y trouvaient un abri sûr, de la nourriture et d’excellentes conditions pour parfaire leurs connaissances. Cet intérêt pour la science a également permis à la zaouïa d’attirer des chouyoukh réputés pour leur rôle dans l’éducation et la réforme, à l’exemple du Cheikh Hamdane Belounis, professeur de Cheikh Abdelhamid Benbadis qui fut aussi, selon la même source, «parmi les habitués de la zaouïa», en plus de Cheikh Abbas Bencheikh El-Hussein, membre de l’Association des Oulémas musulmans algériens, Cheikh El Merzouk Bencheikh El-Hussein, ancien mufti de Constantine et tant d’autres personnalités savantes.

Rédaction Crésus

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