Le mis en cause avait été condamné à sept ans de prison ferme assortis de la confiscation de tous les biens lui appartenant que ce soit en Algérie ou à l’étranger. Pour rappel, le procureur général de la cour d’Alger avait demandé 10 ans de prison ferme assortis d’un million de dinars en plus de la confiscation de tous les biens qui faisaient l’objet de saisie sur ordonnance du juge d’instruction. L’ex-premier responsable du secteur des finances dans le gouvernement de l’ancien Premier ministre Beddoui Noureddine au temps du défunt Abdelaziz Bouteflika, n’avait pas cessé tout au long de son procès de «supplier» les juges de la 6e chambre pénale de la cour d’Alger pour prononcer la main levée sur la villa appartenant à sa famille sise à Saoula et qui lui avait été cédée à titre de donation par son défunt père. Le locataire de l’établissement pénitentiaire de Koléa avait nié au cours de son audition toutes les charges retenues à son encontre par le juge d’instruction du pôle pénal financier et économique du tribunal de Sidi M’Hamed qui avait décidé de le placer en détention provisoire le 26 mai 2021. L’ex-ministre avait d’emblée affirmé à la présidente chargée de son jugement qu’il fait l’objet «d’un coup monté de toutes pièces par un ex-cadre qui a envoyé une lettre anonyme dans laquelle il a dénoncé soi-disant mes dépassements. Ce dernier se trouve comme par hasard poursuivi au même titre que moi pour les mêmes faits !». Interrogé par rapport au contrat conclu avec le bureau d’étude DELOIT, le mis en cause avait déclaré : «Au moment de la conclusion dudit contrat j’étais membre du comité exécutif de la banque et non pas PDG. Et comme je n’étais pas le premier responsable, la décision de signature ne me revient pas». A propos du transfert des fonds vers l’étranger, l’inculpé avait clamé haut et fort : «Je n’ai rien transféré à l’étranger. L’argent découvert au cours de la commission rogatoire m’appartient que ce soit en dinars soit en devises. En plus de mon salaire, je faisais des consultations». Quant à l’accusation relative à l’espionnage, il avait dit : «Le juge d’instruction m’avait reproché d’avoir contacté un marocain et conclu un marché au détriment de l’Algérie. Je ne comprends pas, ils ont attendu de 2007 à 2022 pour me coller une étiquette dont je ne suis pas porteur !». Les avocats de la défense avaient, au cours de leurs plaidoiries, estimé que leur client fait l’objet d’un coup monté de toutes pièces par un ex-cadre de la BEA qui a envoyé une lettre anonyme à l’office national de la lutte contre la corruption et la malversation. Les avocats avaient par ailleurs souligné que : «Le juge d’instruction chargé de l’enquête judiciaire a instruit l’affaire à charge et a violé les procédures relatives aux commissions rogatoires». Dans le même contexte, les avocats avaient souligné que : «Le juge d’instruction a demandé des informations concernant DELOIT Algérie à son représentant à Bab Ezzouar alors qu’il devait se déplacer en France pour s’enquérir du contrat signé !». Ils avaient tenu à souligner que les demandes de 500 milliards de centimes de dommages et intérêts par le trésor public sont exagérées : «Avec cet argent on construit toute l’Afrique !» a crié Abdelmadjid Silini, l’ancien bâtonnier du barreau d’Alger. Ce dernier avait enfin conclu que : «La faute incombe à ceux qui ont précédé mon client et qui n’ont jamais été inquiétés. La BEA a remboursé 16800 euros du contrat signé». Pour rappel, l’ex-ministre a été condamné le 29 décembre 2022, par le pôle pénal financier et économique du tribunal de Sidi M’Hamed, à une peine de 7 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars, pour des faits de corruption lorsqu’il était DG de la Banque extérieure d’Algérie (BEA). Les avoirs et les biens immobiliers de l’ancien ministre avaient été confisqués en vertu du verdict prononcé à son encontre par le tribunal sur ordonnance également du juge d’instruction. L’ex- ministre Loukal, qui avait été aussi PDG de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) entre 2001 et 2016, est poursuivi en qualité de PDG de la Banque extérieure d’Algérie de 2001 à 2016. En juin 2016, il avait été nommé gouverneur de la Banque d’Algérie. Il succède à Mohamed Laksaci qui avait été limogé par l’ex-président de la République Abdelaziz Bouteflika. Plusieurs chefs d’accusation ont été retenus contre Mohamed Loukal et ses co-accusés, dont la dilapidation de deniers publics, abus de fonction et octroi d’indus avantages lors de l’acquisition d’un nouveau siège pour la BEA a Hydra pour 110 milliards de centimes, tandis que l’expertise commandée a conclu que son prix ne dépassait pas 102 milliards centimes.
Redouane Hannachi