Une situation à surveiller de près, qui confirme la baisse des précipitations constatée ces dernières années et face à laquelle le secteur propose plusieurs réponses. M. Derbal, a, en plus de l’économie de l’eau, annoncé également un programme visant à réduire les fuites d’eau, mais aussi la nécessité de multiplier les stations de dessalement qu’il compare à une «assurance» en ce qui concerne l’alimentation en eau potable. La population, de son côté, semble également mobilisée, multipliant notamment les appels à la rationalisation de la consommation à la veille d’un été qui s’annonce déjà comme particulièrement chaud. En effet, alors que l’ensemble des mosquées du pays ont accompli, hier, la Salat El-Istisqâ, en raison du retard des pluies dans la plupart des régions du territoire national, le ministre de l’Hydraulique, M. Taha Derbal, a pour sa part fait savoir lors d’un point de presse organisé en marge d’une rencontre avec les cadres du secteur, que «le taux de remplissage des barrages est de 29% ». Le même responsable ajoute plus loin : «c’est un niveau en net recul par rapport à l’année dernière (…) par ailleurs la baisse des réserves n’est pas nouvelle, elle est constante depuis plusieurs années ». Pour rappel, la quantité théorique de stockages de l’ensemble des barrages et retenues du pays est estimée à près de 7 milliards de mètres cubes. Le taux de 29%, presque identique au chiffre donné en novembre 2022, représentait en ce sens un volume d’eau de l’ordre de 2,3 milliards de mètres cubes. Quant aux «solutions » évoquées hier par le ministre du secteur de l’hydraulique, elles tiennent sur deux axes principaux : l’économie et le dessalement. En ce sens, rappelant que près d’un tiers de l’eau était perdu, un programme visant le renouvellement des canalisations serait aujourd’hui engagé : «je rappelle que les pertes sont proche des 30% (…) l’une des principales raisons est la vetusté des réseaux», dit-il soutenant que la stratégie pour y remédier existe, tout comme les études dans certaines wilaya, «mais tout est une question de priorité». «Nous commencerons par les régions qui enregistrent le plus de pertes», a-t-il fait savoir. Par ailleurs, le ministre Taha Derbal a également rappelé hier que la stratégie de développement de la filière du dessalement était devenue indispensable. «Les stations de dessalement sont particulièrement importantes (…) j’aimerais souligner que président de la République a anticipé cette situation, avec notamment les cinq nouvelles stations qui sont actuellement en cours de réalisation», rappelle le ministre. «D’autres stations sont encore programmées», a-t-il en outre tenu à préciser. Le ministre qui compare en sens le dessalement à une sorte d’assurance pour les réserves d’eau potable, a également fait savoir qu’ «après la réception des cinq nouvelles stations, nous aurons la production qui représentera 40% de la consommation d’eau potable».
Nadir K.