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Le 1er mai, fête des travailleurs : Y a-t-il de quoi célébrer ?

Le mai des ouvriers. II fut un temps où le 1er mai avait les tournures d’une fête bon enfant. On pourrait se demander s’il est encore de mise pour les centrales syndicales de célébrer, le 1er mai, une fête consacrée aux ouvriers. Une journée rappelant la lutte des salariés nord-américains en 1886, en faveur de la journée normale de travail de huit heures, et les événements sanglants qui ont eu lieu à Chicago à cette occasion. A l’origine, cette journée visait à montrer de manière symbolique, par un défilé sur la place publique, la solidarité des ouvriers salariés et leur identité comme classe sociale. Or, aujourd’hui, la notion de classe «ouvrière» n’est plus de mise dans le vocabulaire et de l’analyse de la société contemporaine. On parle plus de classe moyenne. Une dénomination basée sur l’échelle des revenus. En Algérie, la «célébration» se fera encore dans un contexte marqué par une forte volonté des Pouvoirs publics de protéger et d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et de relancer l’activité économique nationale. Or, les travailleurs salariés, qui forment la majeure partie de la population active, n’ont pas vu, réellement, leur pouvoir d’achat augmenter, mêmes si des augmentations de salaires ont été accordées par les pouvoirs publics. Et pour cause, l’inflation fait rage. Une constatation d’autant plus singulière que la croissance économique semble être au rendez-vous. En somme, la richesse se crée, mais les travailleurs salariés, qui forment 90 % de la population active, n’améliorent pas leur niveau de vie. En outre, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), sensée défendre les travailleurs, est en pleine restructuration. La Centrale syndicale prépare son 14e Congrès pour…juin 2024. Quant aux autres syndicats, le plus souvent, ils sont aux abonnés absents. Et dire que le Président Tebboune avait appelé, dans son message de l’année dernière, les organisations syndicales à mesurer l’ampleur de leurs responsabilités à l’égard des travailleurs et leur rôle pour la stabilité sociale, le développement de la production et l’augmentation de la productivité, en plus de leur adaptation aux mutations socio-économiques. Cette année, le pouvoir d’achat de travailleurs a été pris entre promesses politiques et cherté de la vie. En effet, malgré le récent regain de forme de l’économie nationale grâce notamment à l’augmentation des recettes d’exportation des hydrocarbures, le taux d’inflation demeure toujours élevé. Dans son dernier bulletin, l’Office nationale des statistiques (ONS) a constaté une tendance haussière aussi bien de l’indice des prix à la consommation que de l’inflation. Selon la même institution, la tendance haussière de l’inflation se confirme. Au mois de mars 2023 et par rapport au mois de février, l’indice général des prix à la consommation, au niveau national, enregistre une hausse de 1,9 %. En effet, les prix des biens alimentaires ont augmenté de 3,1 %. Concernant l’inflation annuelle, le bulletin de l’ONS indique qu’elle a accéléré pour atteindre 9,4 % durant le mois de mars. Dans son analyse, ‘ONS confirme la tendance inflationniste que connait l’économie algérienne. « Au mois de mars 2023 et par rapport au même mois de l’année 2022, l’évolution des prix à la consommation est de +10,1 %. », estime l’ONS, qui indique également que « le rythme d’inflation annuel (avril 2022 à mars 2023/avril 2021 à mars 2022) est de +9,4 % ». En parallèle, la Caisse nationale des travailleurs assurés sociaux (CNAS) a enregistré en 2022, sur la foi des dossiers déposés, 42946 accidents de travail. Une révélation faite, hier, par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, lors de son intervention à une cérémonie commémorant la journée mondiale de sécurité et santé au travail. Face à cette situation, à coup sûr que les travailleurs n’ont pas la tête à la fête. Autant de dysfonctionnements qui font que le travailleur se retrouve être le dindon de la farce. Et dire que les dindes n’aiment pas Noël.

 Badis B.

Rédaction Crésus

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