L’article en question révèle qu’à la suite de ces sanctions, les exportations espagnoles ont chuté «fortement et de manière généralisée dans tous les secteurs». Selon les données publiées en janvier par le ministère espagnol du Commerce sur son site internet, les pertes sont estimées à 630 millions d’euros, rien que pour la période allant de juin à octobre 2022. Selon des médias espagnols, «les pertes pour le commerce extérieur espagnol avoisinent même un milliard d’euros, à la fin de l’exercice écoulé. Le taux de déclin s’est accélèré à partir de juin 2021 pour atteindre 93 % en décembre. Ce mois-là, 10,8 millions d’euros sont exportés, contre une moyenne mensuelle de 169 millions en janvier-mai 2022», explique une source du secrétariat d’État au Commerce à ABC. Selon les données de l’ICEX España Exportación e Inversiones (entité publique commerciale pour la promotion de l’économie et des entreprises espagnoles), un total de 129.475 entreprises espagnoles a cessé d’avoir des accords commerciaux avec l’Algérie. Avant la crise provoquée par le revirement espagnol sur la question du Sahara occidental, les relations algéro-espagnoles ont connu leur «âge d’or» depuis 2013, a relevé le média espagnol ABC qui a noté que les restrictions aux opérations bancaires pour le commerce extérieur entre l’Algérie et l’Espagne, imposées par le gouvernement algérien en juin dernier, ont eu pour conséquence directe une baisse des exportations. «En 2022, suite aux mesures restrictives mises en place par l’Algérie, nos exportations ont chuté fortement et de manière généralisée dans tous les secteurs. Le rythme de baisse s’est accéléré à partir de juin pour atteindre 93% en décembre. Ce mois-là, 10,8 millions d’euros ont été exportés, contre une moyenne mensuelle de 169 millions d’euros sur la période janvier-mai 2022», explique le secrétaire d’État espagnol au Commerce à ABC. Il précise également que les importations «ont progressé sous l’effet des prix de l’énergie. Sur l’ensemble de l’année, elles ont augmenté de 59%». Si en 2022 il y avait 189.573 exportateurs, en 2021 il y aurait 222.603 entreprises travaillant en Algérie. L’année dernière, 8.934 exportateurs espagnols réguliers ont également cessé leurs activités en Algérie. « Le résultat est une forte augmentation du déficit commercial bilatéral, qui atteint 6. 575 millions d’euros», note le secrétaire d’État espagnol au commerce. L’annuaire de l’ICEX des entreprises espagnoles établies en Algérie donne une idée des secteurs liés aux opérations commerciales entre les pays. En effet, les entreprises espagnoles activaient, notamment dans les services intégrés d’ingénierie énergétique, les services aéronautiques, les services liés au tourisme, l’installation, la maintenance et la distribution de pétrole et de gaz, et les produits en acier. Il y a également des entreprises actives dans les services de construction de bâtiments et de travaux publics, les services financiers, les télécommunications, le conseil juridique, les machines et équipements pour l’industrie pétrolière, les infrastructures hydrauliques, les trains, la céramique, la parfumerie, les boissons non alcoolisées et la promotion immobilière. Mais, comme le souligne Haizam Amirah Fernández, chercheur principal pour la Méditerranée et le monde arabe à l’Institut royal Elcano, cité par ABC, l’éloignement de l’Algérie n’a pas seulement des répercussions en termes économiques et commerciaux : «Il est également question de la perte de parts de marché en Algérie, dont profitent d’autres pays». En effet, «dans les importations algériennes de divers produits, l’Italie se positionne pour occuper l’espace où l’Espagne n’est pas présente actuellement», a-t-il expliqué.
M.T