Le Maroc sera en effet à l’ordre du jour de la commission en charge de cette affaire au Parlement européen qui se réunira le 9 février, alors que la Commission européenne a accepté d’envoyer une mission en Espagne pour y enquêter.
Un panel d’experts sera invité à discuter du cas marocain lors de la prochaine réunion de la commission en charge de l’affaire Pegasus, le 9 février, sur proposition des Verts, rapporte le quotidien belge Le Soir. «Jusqu’ici épargné par les travaux de la commission Pegasus, le Maroc sera à l’ordre du jour d’une réunion au Parlement européen», écrit le quotidien qui cite «une source européenne». Cette dernière estime qu’ «il est important de mettre le sujet sur la table puisque la commission n’a pas parlé du Maroc jusque-là». Le scandale de corruption, dans lequel le Maroc est impliqué, «a visiblement fait sauter quelques digues», souligne le journal, rappelant que «mi-janvier, les eurodéputés adoptaient pour la première fois en un quart de siècle une résolution qui critiquait le bilan des droits humains au Maroc». Le 19 janvier, des experts ont présenté une étude intitulée «Pegasus et les relations extérieures de l’UE», à la commission d’enquête du Parlement européen chargée d’enquêter sur l’affaire d’utilisation du logiciel espion de fabrication sioniste et de logiciels de surveillance équivalent, dans laquelle le Maroc est impliqué. Dans cette étude, il est clairement indiqué que «les débats sur la pression exercée sur les gouvernements en rapport avec l’utilisation des logiciels espions ont été peu médiatisés. Lorsque le gouvernement marocain a été accusé d’utiliser Pegasus contre les politiciens espagnols, le gouvernement espagnol n’a pas réagi et n’a pris aucune mesure car il cherchait à maintenir une coopération renforcée sur l’émigration et en matière de contrôle des frontières avec le régime marocain». Mais l’Espagne ciblée par Pegasus mais aussi accusé notamment dans l’affaire d’espionnage, « Catalangate » va devoir se soumettre à l’enquête de la Commission européenne qui devrait y envoyer une mission. Cette décision a été prise lors d’une réunion des coordinateurs de la commission spéciale, après avoir approuvé des missions similaires en Israël, en Pologne, en Grèce, à Chypre et en Hongrie. Pour revenir au Maroc, qui a cru pour un temps échapper au «retour de manivelle», car comme l’a précisé récemment le directeur du Centre d’étude sur le monde arabe à Genève, Hasni Abidi, «toutes les chancelleries occidentales ont tout fait pour étouffer cette affaire», devra faire face désormais aux conséquences des mauvais calculs de son Makhzen. Comme l’enquête mondiale menée en juillet 2021 des médias internationaux sur l’utilisation du logiciel d’espionnage Pegasus, le rapport assez critique rendu public en novembre dernier par la Commission d’enquête du Parlement européen sur Pegasus et les logiciels espions similaires, désigne d’ailleurs le Maroc comme l’un des principaux acteurs dans l’utilisation du logiciel Pegasus mis au point par l’entreprise sioniste NSO Group. Alliés, de nombreux pays européens dont la France, commencent à prendre leurs distances avec le Maroc. Ce dernier acculé en interne et à l’international comme on le constate avec l’affaire Pegasus et le scandale de corruption au parlement européen, est de plus en plus isolé. Pour «détourner les regards», le Makhzen a pour habitude de verser sa haine sur l’Algérie, aujourd’hui résolument sur la voie du développement, qu’il accuse de tout les maux, considère comme menace ou lui prête carrément des velléités «guerrières». Ses provocations quasi-quotidiennes ne feront en tout cas pas réagir « comme il le souhaite », l’Algérie qui ne sait que trop bien où elle met les pieds.
A. I.