Al-Araby Al-Jadeed s’est empressé, lundi, d’affirmer que le chef de l’Etat va entamer sa visite à Moscou. Une information qui s’est avérée être fausse. En fait, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont eu un entretien téléphonique lors duquel ils ont abordé les relations unissant les deux pays, notamment les perspectives de la coopération énergétique, comme l’a indiqué hier, un communiqué de la présidence de la République. «Les deux présidents ont abordé, à cette occasion, la réunion prévue de la Grande commission mixte algéro-russe, convenant par la même de la visite d’Etat qu’effectuera Monsieur le président de la République en fédération de Russie le mois de mai prochain», a ajouté la même source. La signature du nouveau document de partenariat stratégique reflétant la qualité des relations algéro-russes devrait intervenir en marge de cette visite. Ce document devrait fixer de nouveaux déterminants qui encadrent les relations algéro-russes à tous les niveaux politiques, économiques et militaires, et la coopération dans le domaine de l’énergie et du transfert de technologie, comme aboutissement des relations qualitatives entre les deux pays. La visite attendue du président algérien à Moscou a été précédée d’une série de visites de hauts fonctionnaires et de ministres des deux pays, afin de développer les accords nécessaires au cœur du «document d’accord stratégique», et de déterminer les priorités de la prochaine étape pour chaque partie. La dernière en date a été la visite du vice-ministre russe de l’Industrie et du Commerce, Vasily Usmakov, samedi dernier, en Algérie, et sa rencontre avec le ministre algérien de l’Industrie, Ahmed Zaghdar. Les deux responsables ont discuté d’un éventuel partenariat industriel, notamment dans le domaine des industries mécaniques et pharmaceutiques, et des industries liées aux chemins de fer, ainsi que le développement des échanges entre les deux pays. En novembre dernier, le directeur du Service fédéral de coopération militaire et technique russe, Dmitry Yevgenievich Shugayev, était aussi en en Algérie. Il avait rencontré de hauts dirigeants de l’armée ainsi que du chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chanegriha. En mai dernier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov était à Alger où il n’avait pas manqué d’affirmer «la détermination de l’Algérie et de la Russie à renforcer leur coopération à travers la signature d’un nouveau document qui servira de base aux relations bilatérales». Il a été le premier à évoquer le déplacement du Président Tebboune en Russie en annonçant lui avoir transmis l’invitation de son homologue russe, pour effectuer une visite à Moscou. Abdelmadjid Tebboune avait confirmé, à la fin du mois dernier, qu’il se rendrait à Moscou, lors d’un entretien accordé à la presse. Malgré cette confirmation, les médias étrangers n’ont cessé de s’interroger sur la relation algéro-russe. Certains se sont même demandés si l’Algérie est en train de décrocher de son allié historique sur demande de Washington. Les pseudo-analyses citaient l’annulation de l’exercice militaire tactique conjoint et symbolique qui devait avoir lieu fin novembre dernier à Béchar dans le cadre de la coopération avec l’armée russe mais aussi «la renonciation du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, à sa visite officielle à Moscou, prévue en décembre». Voilà que la date étant fixée, mettra un terme à toutes ces gesticulations. Abdelmadjid Tebboune a été très clair en déclarant dans un premier temps qu’il répondra favorablement à l’invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine. Catégorique, le chef de l’Etat avait déclaré : «J’irai à Moscou» et même «à Pékin». Une manière de remettre les pendules à l’heure et à leur place ceux qui avancent que la visite à Moscou a été annulée sur injonction de certains Etats. Pour le chef de l’Etat, la Russie «est un pays ami et nos relations sont bonnes et remontent à plus de 60 ans». Dans une autre occasion, le chef de l’Etat a fait comprendre à ceux qui refusent de l’admettre que l’Algérie «est un pays non aligné, et je tiens au respect de cette philosophie(…) Personne ne pourra jamais satelliser l’Algérie. Notre pays est né pour être libre». On ne peut plus clair. L’Algérie n’a pas peur de ses relations et n’accepte absolument pas l’ingérence dans ses affaires internes.
A. G.