Actualité

Abdelhamid Mehri : Rassembleur jusqu’au bout

Né en avril 1926 à El Harrouch (Skikda), Abdelhamid Mehri, un esprit cultivé et raffiné, parfait bilingue arabe-français, et militant de toutes les causes justes en Algérie et dans le monde, est mort le 30 janvier 2012 à Alger. Figure marquante du mouvement nationaliste des années 1940, il a entamé son parcours alors qu’il n’avait que 18 ans lorsqu’il était sorti manifester à Oued Zenati à El Khroub (Constantine) avec la population contre le refus de l’occupant de la construction d’une mosquée. A à peine 20 ans, il adhéra au Parti du peuple puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) dans lequel il était membre du comité central, avant d’être arrêté et emprisonné en 1954. Il ne sera libéré qu’en avril 1955. Quelques mois plus tard, il est désigné au sein de la délégation extérieure du Front de libération nationale et occupe le poste de membre du Conseil national de la révolution algérienne, puis celui de membre du Comité de coordination et d’exécution. Ses aptitudes en font, dès 1958, un ministre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). À ce titre, il participe aux négociations d’Évian.

À la constitution du Gouvernement provisoire, il occupe le poste de ministre des Affaires nord-africaines dans la première formation et celui de ministre des Affaires sociales et culturelles dans la deuxième. Après une éclipse, il revient au gouvernement en tant que ministre de l’Information et de la culture (1979-1980) avant d’être désigné ambassadeur d’Algérie en France (1984-1988). Année ou il sera plébiscité Secrétaire général du FLN (1988-1996), sur demande du défunt président Chaddli Bendjedid. Personnalité consensuelle connue pour sa probité et son humilité, Abdelhamid Mehri, démocrate accompli, refuse le principe de l’interruption du processus électoral en janvier 1992. Trois années plus tard, il engagera le FLN dans les accords de paix de Sant’Egidio (Italie). Délires et blasphèmes. Celui qui avait pris part aux négociations d’Evian est accusé de «bradage» de la souveraineté nationale. «Pour construire la démocratie, il faut absolument abandonner la pratique de l’exclusion. La tendance à vouloir toujours agir seul, et même à réformer sans les autres est une forme d’exclusion» plaidait-il pourtant. Victime d’un «coup d’État scientifique», il est débarqué de la direction du FLN et contraint à une retraite forcée sans, pour autant, jamais se taire. «Est-ce que quelqu’un peut douter du nationalisme et de l’intégrité de Abdelhamid Mehri, de feu le président Ben Bella, d’Aït Ahmed, de Nahda et du PT ?», s’était interrogé Abdelazzi Belkhadem à ce propos.

Outre ces hautes fonctions, les  responsabilités qu’il avait occupées aussi bien durant la Glorieuse guerre de libération nationale qu’après l’indépendance, Abdelhamid Mehri a été également représentant de l’Algérie à l’Unesco. Dans une communication sur le parcours militant du défunt, l’historien Mohamed Larbi Zbiri a affirmé  qu’il avait été toute sa vie humble et modéré, faisant prévaloir l’amour de la patrie et le sacrifice à son service au-dessus de toutes les considérations.

Badis. B.

 

Rédaction Crésus

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Journal algérien spécialisé en économie, politique et actualités variées.

Crésus @2024. All Rights Reserved.