«Non», a dit Joe Biden lorsqu’un journaliste l’a questionné concernant l’éventualité d’envois de F-16. Le président américain a exclu toutes livraisons d’avions de chasses à Kiev, alors que le premier anniversaire de la guerre en Ukraine approche. Joe Biden a opposé lundi un refus catégorique à l’idée d’envoyer des avions de combat américains de type F-16 à l’Ukraine, dont la liste d’aide en armement s’allonge pour chasser les forces russes de son territoire occupé. Alors qu’approche le 24 février, qui marquera un an depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, Joe Biden n’a pas voulu dire s’il se rendrait en Europe à cette occasion. Mais il a assuré qu’il irait, sans préciser de date, en Pologne, un pays qui joue un rôle clé dans la réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Outre la succession des offensives, retraites et contre-offensives, il est un aspect des combats qui perdure après les mouvements des troupes sur le front ukrainien. Un aspect qui est même appelé à assombrir le quotidien des populations locales une fois la paix conclue: le dépôt et la dissimulation de mines dans le paysage par l’envahisseur russe. Ainsi, d’après une porte-parole de l’ONG britannique, Mines Advisory Group (Groupe de conseil sur les mines), interrogée dimanche par la chaîne Sky News, ce sont plus de 40% de la surface de l’Ukraine qui se trouvent piégés par les mines désormais. C’est simple: ces chiffres font de l’Ukraine le pays le plus miné au monde. «La contamination est massive. On ne peut même pas comparer la situation à celle de la Syrie ou de l’Afghanistan. C’est vraiment massif», a ainsi fait valoir Kateryna Templeton, cette responsable du Mines Advisory Group sollicitée par Sky News. L’estimation conforte le propos tenu au début du mois de janvier par le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Le chef du gouvernement jaugeait à 250.000 km² (sur 600.000 environ) la part du territoire minée, lançant même: «C’est actuellement le plus grand champ de mines du monde». Si l’invasion russe a bien sûr accru le fléau de manière exponentielle, celui-ci remonte à neuf ans. Il faut dire que les hangars russes en regorgent: d’après un rapport de l’Observatoire des mines publié en novembre dernier, la Russie détient 26,5 millions de mines. Une quantité qui explique la diversité des engins de mort déployés sur le sol ukrainien. Kateryna Templeton en a fait la typologie auprès de Sky News: «Vous pouvez trouver des mines anti tanks, des mines antipersonnel; des chausse-trappes, des obus, des munitions à fragmentation. Tout ce à quoi vous pouvez penser vous le trouverez en Ukraine».