Un niveau historiquement faible dont le président Kaïs Saïed a minimisé l’importance dans une vidéo diffusée lundi. Près de 90 % d’abstention. Le second tour des élections législatives tunisiennes, dimanche 29 janvier, a connu un taux de participation de 11,4 %, a annoncé l’autorité électorale du pays, l’Isie. Historiquement bas, le taux de participation est le plus faible enregistré depuis la révolution de 2011 ayant renversé le dictateur Ben Ali et marqué l’avènement de la démocratie dans le pays. «Il faut interpréter ce taux différemment. 90 % n’ont pas voté parce que le Parlement ne représente rien pour eux», a minimisé le président Kaïs Saïed dans une vidéo. Certains scrutins des 12 dernières années ont recueilli près de 70 % de participation, comme les législatives d’octobre 2014, même si l’affluence est en baisse ces dernières années. Au total, 895. 002 personnes ont voté sur 7,85 millions d’inscrits, a précisé le président de l’Isie, Farouk Bouasker, soit 11,4 % (contre 11,3 % annoncés dimanche soir sur la base de données provisoires). Farouk Bouasker a donné un autre taux de 14,6 %, prenant en compte uniquement les inscrits volontaires sur les listes électorales, soit 5,8 millions de personnes, les autres ayant été enregistrés automatiquement à leurs 18 ans. L’Isie a ensuite énuméré les noms des vainqueurs pour chacune des circonscriptions, sur lesquels il est impossible de tirer des conclusions, puisque les candidats -pour la plupart inconnus -avaient l’interdiction d’afficher leur affiliation politique. Les experts ont expliqué la faible participation par le boycott unanime du scrutin de la part des formations d’opposition, mais aussi par un désintérêt pour la politique d’une population focalisée sur la détérioration des conditions économiques (inflation galopante et pénuries récurrentes de produits de base).