EDITO

«Entre ma mère et la justice, je choisis ma mère»  

Par S. Méhalla

Ciel et terre sont paraît-il remués par les «ploucs» de certains clans, et ce depuis l’arrestation de Kadi Ihsane. Voire toute la presse nationale, publique soit-elle ou privée, est rabaissée, déblatérée pour le soi-disant silence qu’on lui incombe et qui intente au prétendu, encore une fois, dernier bastion de la liberté d’expression, en l’occurrence Radio M. et Maghreb E. Chacun y va de ses postillonnées invectives à l’égard de toute la corporation traitée comme étant, pour l’un sahafet bou dorou, pour l’autre presse aplaventriste, presse chitta… et j’en passe de plus méchantes et agressives.

Notre silence donne le prurit à la peau des mauvaises gueules.

Concernant notre silence, qui n’a remué personne quand Kadi Ihsane est allé trop loin par rapport à ses positions néfastes pour la sécurité du pays. Quand Kadi Ihsane invitait des petites gens, se ventant «cérébraux» de surcroît, mais prêchant la théorie du Makhzen concernant le dernier peuple colonisé de l’Afrique.

Notre silence n’a pas dérangé lorsque d’autres intellectuels publiaient sur leur blog les financements étrangers dont ont bénéficié les projets journalistiques de Kadi Ihsane à côté des financements des projets de dissidents syriens ou autres…

Oui, nous avons le courage de dire que le journaliste mérite un traitement particulier. De respect. Qu’une saine opposition d’idées est la meilleure des choses qui puisse dépeindre une presse. Saine opposition d’idées. Mais aussi, nous avons toute la latitude et la liberté de penser que le journalisme peut être un crime lorsqu’il met en danger la quiétude de la nation. Lorsqu’il agit  à contresens de l’intérêt suprême de la nation. Lorsqu’il n’est pas vigilant quant à la ligne directrice du pays. Lorsqu’il est à la solde d’un «commanditaire» étranger. Et nous n’accusons personne. Ni Kadi Ihsane ni un autre.

Que l’arrestation a été assurée par les services de la sécurité intérieure n’est forcément pas fortuit, et il ne s’agit certainement pas d’un banal écrit que le concerné a commis. Il en a fait pire en malmenant la plume. Une simple suspension d’autorisation aurait suffi.

Nous attendons donc  la suite en nous  taisant. Ou plus clairement, nous laissons les chiens de faïence aboyer, les Aboud, Semmar, Anouar Malek… les clairons d’une guerre perdue depuis longtemps, ceux-là mêmes qui ont trahi la mère-patrie. Nous restons, pour notre part, camusiens dans les veines, faire le choix de  justice dans ce cas de figure, c’est flirter avec l’absurde.

S. M.

Rédaction Crésus

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