Par S. Méhalla
Le président de la République opère, au fil des jours, des recadrages, des repositionnements à chaque Conseil des ministres. Réforme de l’Education, de l’énergie, de l’information, des finances… Il décide chaque fois que la situation s’apparente à une impasse dont est victime le citoyen au quotidien et c’est aussi pour être cohérent avec lui-même et fidèle aux 54 engagements. Le téléspectateur a vu son courroux et sa désolation lors des traditionnelles rencontres, qu’il a instaurées avec la presse nationale, lorsqu’il s’agissait d’évoquer ce mal national débilitant une bureaucratie aiguë. Pour être un enfant de l’administration, le Président est conscient du fait que la bureaucratie est génératrice de maux suicidaires et le pire d’entre eux est la corruption. Tebboune tente du haut de sa fonction de combattre de vieilles grattelles «instituées», mues en échec de l’épanouissement citoyen et de la moralisation de la vie publique.
Cependant, que fait l’Exécutif pour venir en appui à la démarche présidentielle ?
Le Premier ministre, intègre qu’il est, n’a pas osé s’inspirer du Premier magistrat pour instaurer un point de presse périodique. D’aucuns savent quelle importance l’information institutionnelle est essentielle pour rapprocher les gouvernants des gouvernés, et qui vient lutter contre toutes sortes de spéculations et de racontars. Le Premier ministre, éveillé qu’il est, il n’a pris aucune initiative pour rappeler à l’ordre le ministre qui a promis la disponibilité du lait, du pain…
Le citoyen a comme le sentiment que l’Exécutif se comporte comme si nous disposions d’une largesse temporelle, que l’Algérie était bien assise sur ses jambes, ne couvant aucune séquelle politique, économique, des séquelles culturelles… L’on se contente de parler à ce niveau de responsabilité au nom du Président. Le Président a dit ceci, le Président a dit cela… Mais ce n’est vraiment pas ce qu’attend le citoyen d’un Exécutif censé donner du tonus et du mouvement à l’initiative présidentielle… Car le Président n’a jamais été avare de consignes et d’orientations et s’il instruit son gouvernement, c’est tout juste pour agir. Pour avoir des idées. Pour revoir des concepts de gouvernance. Pour ordonner des textes d’application, pour raccourcir les temps de malaise populaire, pour faciliter la vie des gens. C’est la responsabilité de tous les ministres.
La question de confiance est aussi liée au programme tracé par le Président dont la charge de son application incombe au Premier ministre.
À défaut, il est responsable et redevable devant le Président de la République qui a le devoir de le remercier au moment où le changement se fait vraiment sentir.
Et le mot changement est déjà sur les lèvres…
S. M.