En effet, le texte qui cadre le budget et les dépenses du pays pour l’exercice à venir sera présenté à la chambre haute du Parlement. Mais pas que. Le PLF-2023 sera débattu et adopté en cours de journée, selon le programme annoncé, hier, par le bureau du Sénat. «Le Conseil de la nation reprendra demain lundi à 09h00 (Aujourd’hui, NDLR), ses travaux en séance plénière, consacrée à la présentation, au débat et à l’adoption du Projet de loi de finances pour l’année 2023», écrit la même source dans un communiqué. Et d’ajouter que le programme sera entamé, par la présentation du projet de loi par le ministre des Finances, suivie de l’exposé du rapport de la Commission des Affaires économiques et financières, et enfin des interventions des sénateurs.
Une programmation expéditive si l’on ose dire ça, qui ne laisse point de doute que le texte sera adopté à la majorité écrasante des sénateurs étant donné que la chambre haute est dominée par le tiers présidentiel, en plus des sénateurs de la majorité des représentants des partis FLN-RND et des indépendants. Leurs collègues de l’Assemblée nationale populaire (APN), ont déjà accordé leur quitus au PLF-2023, le 22 novembre dernier en l’adoptant à la majorité. Ainsi, l’étape du Sénat est la dernière dans le processus de passage par l’institution législative. Après son adoption, le PLF doit être signé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avant le 31 décembre de l’année en cours puis publié au Journal officiel de la République. A l’exception du vote par « non » des députés du Mouvement de la société pour la paix (MSP), le texte n’a rencontré aucune résistance.
Durant la semaine dernière, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali a présenté les grands axes du budget de la prochaine année, devant les membres de la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation. «Le budget d’équipement prévu par le PLF 2023 est de l’ordre de 4.019,28 mds DA, contre 3.913,2 mds DA prévu par le LFC 2022, soit une augmentation de +2,7%,», avait-il indiqué, précisant qu’il sera procédé au parachèvement de projets en cours de réalisation en plus de la réévaluation de ceux pouvant être réceptionnés en 2023. Kassali a, dans ce sens, rappelé le dégel de 217 projets d’investissement en 2022 d’une valeur de 112 milliards de DA, ajoutant qu’il s’agit de projets porteurs de valeur ajoutée sur le double plan local et national.
Quant au budget de fonctionnement, il devrait passer de 7697 mds DA (LFC 2022) à 9767,55 mds DA en 2023, soit une hausse de 26,9%. Cette évolution est due à la prise en charge des incidences financières occasionnée par la modification de la grille indiciaire des salaires d’une valeur de 579,04 mds DA soit +26.55% par rapport à 2022, a expliqué le ministre des Finances. «L’intervention économique de l’Etat devrait, à son tour, passer de 1370,03 mds DA (2022) à 1927,20 mds DA en 2023 soit une augmentation de + 40.67%, en raison de la prise de mesures budgétaires relatives aux fonds spéciaux du Trésor et la hausse de affectations dédiées à l’assurance contre le chômage pour une durée d’une année (+376.34 mds DA)», rapporte l’APS.
Pour rappel, le PLF-2023 est élaboré sur un prix de référence du baril de pétrole à 60 dollars et un prix du marché à 70 dollars, table sur un taux de croissance de 4,1 %, une inflation de 5,1 %, des exportations de 46,3 milliards de dollars, des importations de 36,9 milliards de dollars, ainsi que des réserves de change de 59,7 milliards de dollars.
Raouf H.