Si les Etats du monde qui crient à l’agression aujourd’hui avaient veillé à appliquer avec justesse et sans distinction les principes et buts de la charte des Nations unies, le conflit de l’Ukraïne aurait trouvé tout naturellement son épilogue. Mais qui ne se rappelle pas du silence effronté et complice observé par la communauté internationale face à la répression des habitants d’Al Qods et les cris des enfants de Ghaza mais aussi au cri de détresse du peuple sahraoui.
Amine Ghouta
Constante dans ses positions, l’Algérie n’hésite pas à dénoncer les Etats qui foulent du pied le droit international, ni ceux qui détournent le regard pour faire mine qu’ils ignorent l’existence d’une telle transgression. Dans son soutien permanent aux peuples opprimés, l’Algérie va même au-delà en rappelant aux puissants états qui veulent imposer leur vision au reste du monde, que le pays a aussi sa vision, son mot à dire et ses principes à défendre. Et c’est ce qu’il fait, à chaque fois que l’occasion se présente. A Rome, pour prendre part au forum de haut niveau pour le dialogue méditerranéen, c’est par la voix du ministre des Affaires étrangères et de la communauté algérienne à l’étranger, Ramtane Lamamra, que l’Algérie a exprimé son rejet de la politique des deux poids deux mesures qui est exercée dans le monde. Questionné sur la crise ukrainienne, le chef de la diplomatie ne s’est pas suffi de rappeler la position neutre adoptée par l’Algérie face à ce conflit et qu’elle a affiché lors du vote à l’ONU, ni son principe de non alignement mais il est allé bien au-delà pour défendre les causes sahraouie et palestinienne. Sans les citer mais avec la sagesse d’un fin diplomate, Ramtane Lamamara a commencé par faire savoir que l’Algérie « travaille à faire en sorte qu’il y ait des solutions africaines aux problèmes de l’Afrique et des solutions arabes aux problèmes du monde arabe » au moment où, a-t-il souligné, « le monde a atteint un certain niveau de développement et d’interconnexion ce qui a produit une mondialisation imparfaite et incomplète ». Il dira juste après « ce monde-là indiquait la voie à suivre, celle du plein épanouissement des principes et buts de la charte des Nations unies qui demandent à être appliqués partout y compris lorsque nous parlons du phénomène de l’annexion d’un territoire par la force qui est dans l’actualité en veillant à ce que ce principe cardinal des Nations unies s’applique partout à travers le monde notamment au Moyen-Orient et en Afrique ». Et de souligner dans ce contexte, que « si on n’arrive pas à appliquer un tel principe cardinal à des situations qui perdurent depuis des dizaines d’années, il se pose alors le problème de la crédibilité de la revendication de ce principe pour les zones du monde où il se pose avec acuité accompagné notamment d’un conflit armé particulièrement dévastateur ». Le ministre conclura « nous souhaitons que cette Méditerranée qui est notre mère commune avec ses principes et ses idéaux, puisse nous amener ensemble à jouer un rôle (pour) la réorganisation du monde de demain ». Voilà qui résume tout. L’Algérie a fait comprendre à l’Occident que des conflits comme ceux de la Palestine et du Sahara méritent le même intérêt et le même traitement que celui qui se déroule sur le sol européen. Si les Etats du monde qui crient à l’agression aujourd’hui avaient veillé à appliquer avec justesse et sans distinction les principes et buts de la charte des Nations unies, le conflit de l’Ukraïne aurait trouvé tout naturellement son épilogue. Mais qui ne se rappelle pas du silence effronté et complice observé par la communauté internationale sur les crimes de guerre commis quotidiennement par l’armée sioniste en Palestine. Ces pays qui se considèrent comme un «exemple» en matière des droits de l’homme ont détourné le regard de la répression des habitants d’Al Qods et ont bouché leurs oreilles pour ne pas entendre les cris des enfants de Ghaza. Ces derniers n’ont pas dénoncé non plus l’agression subie par le peuple sahraoui qui aspire à l’application du droit international depuis plus de 30 ans. Adoptant une attitude hypocrite, l’Occident ou encore les Etats-Unis, pays et sociétés, ne réagissent qu’à ce qui les touchent directement et même leurs organisations dites mondiales ne s’empressent à condamner ou à dénoncer que lorsque le mal touche un des leurs. S’attendre aujourd’hui à voir les pays qui ont subi l’injustice ou qui l’ont toujours dénoncée, s’aligner sur leur position, c’est franchement être naïf. C’est aux côtés des pays qui soutiennent les causes justes que l’Algérie poursuivra sa lutte pour l’instauration de la paix. C’est ce qu’a affirmé, la semaine dernière, le président Tebboune. Dans un message adressé à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le chef de l’Etat a rappelé « notre position de principe constante » en soutien au combat du peuple palestinien « pour le recouvrement de ses droits spoliés bien que garantis par la légalité internationale. » Et d’ajouter « C’est aussi une opportunité pour rappeler à la communauté internationale ses responsabilités historiques, politiques, juridiques, morales et humanitaires envers ce peuple (…) Le peuple palestinien a besoin de voir cette solidarité internationale traduite en démarches pratiques et des mesures exécutoires, ce qui requiert une position sérieuse et ferme de la communauté internationale, particulièrement du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, non seulement pour mettre un terme à l’entêtement de l’occupant et à son refus de respecter la légalité et les décisions internationales, mais aussi en s’élevant de manière efficace et forte contre le système d’implantation de colonies à travers lequel l’occupant sape toutes les opportunités de concrétisation de la solution à deux Etats, donnant lieu, ainsi, à une réalité amère de discrimination et de politique de deux poids, deux mesures. » Cette politique de deux poids de mesures doit être abolie en attendant l’occident doit comprendre que l’on récolte que ce que l’on sème.
A.G.