Le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, a affirmé hier, dans ses réponses aux préoccupations exprimées par les députés lors du débat général sur le projet de loi de finances consacré à l’année prochaine, que les réserves de change devraient atteindre les 60 milliards de dollars à la fin 2023. En effet, le ministre a révélé que les réserves de change atteindront les 59,7 milliards de dollars à la fin 2023, soit une hausse de 9% et 16,3 mois d’importations de biens et services. Il a indiqué que les estimations de clôture pour la fin de l’année en cours prévoient une augmentation des réserves de change à 54,6 milliards de dollars à fin 2022. Aussi, le ministre affirme que les prévisions tablent, pour fin 2023, sur une croissance de 4.1% et une croissance hors hydrocarbures de 5.6%. Dans son exposé, Kessali a fait part de la baisse attendue des importations qui reculeront de 4%. Par ailleurs, les recettes des exportations de biens devraient atteindre en 2023 un montant de 46,3 milliards de dollars américains, contre 44,4 milliards de dollars dans les prévisions de la LFC 2022. Ces recettes devraient enregistrer une «légère hausse» à 46,4 milliards de dollars en 2024 et à 45,8 milliards de dollars en 2025. Aussi, le projet de loi de finances prévoit pour l’année prochaine une augmentation des recettes budgétaires totales à 7.901,9 milliards de DA et 13.786,8 milliards de dollars de dépenses, réparties sur les dépenses de fonctionnement, qui augmenteront à 9.767,6 milliards de DA (+26,9%) et les dépenses d’équipement qui seront en hausse à 4.019,3 milliards de DA (+2,7%) par rapport à la loi de finances complémentaire (LFC) 2022.
L’inflation dépassera les 5%
Le ministre a également fait savoir que le gouvernement compte, à court terme, maîtriser l’inflation qui se situera à 5.1% en 2023 contre 7.7 % pour les prévisions de clôture de 2022. Cette amélioration de 2.6%, explique le ministre, trouve notamment son explication dans la politique des pouvoirs publics de garantir la disponibilité de tous les produits, et ses efforts de lutte contre la spéculation auxquels s’ajoute la hausse de la valeur du dinar qui a conduit à la baisse des prix des produits importés. D’autre part, le ministre des finances souligne que déficit global de la trésorerie passera de 4.950,3 milliards de DA (-19,2 % du PIB), selon les prévisions de clôture de 2022, à un déficit moyen d’une valeur de 6.586,3 milliards de DA pour la période 2023-2025 (-23,7 du PIB). Le ministre des Finances a indiqué que la masse salariale prévue devrait atteindre 4.629 milliards de DA l’année prochaine, ce qui représente 47,39% du budget de fonctionnement, tandis que l’impact financier de l’intervention économique de l’Etat passera à 1.927,20 milliards de DA (+ 40,67 % par rapport à 2022). Sur la base des recettes et dépenses prévisionnelles, le déficit budgétaire passera de 4.092,3 milliards de DA (-15,9 du PIB) dans les prévisions de clôture pour 2022 à un déficit moyen de 5.720,0 milliards de DA sur la période 2023-2025 (-20,6% du PIB). Après avoir affirmé que le projet de loi de finances 2023 «consacre un nouveau mode de gouvernance financière publique reposant sur le budget des programmes et des objectifs», le ministre a rappelé que l’Etat avait poursuivi, en dépit de la conjoncture internationale difficile, «l’opération de relance économique à travers le renforcement de la croissance et la consécration d’une économie durable créatrice de richesse et de postes d’emploi». Dans un autre chapitre, Kessali a relevé l’apport de la finance islamique dans le développement économique avec des financements de 5 milliards de DA, et passe au peigne fin l’apport de numérisation des services douaniers, domaniaux et fiscaux. Par ailleurs le ministre a souligné que le secteur de l’Agriculture devrait enregistrer un taux de croissance de 6,9% en 2023, 5,5% en 2024 et 5,7% en 2025, alors que celui de l’Industrie devrait enregistrer un taux de 8,5% en 2023, puis 9,6% en 2024 et 9,3 en 2025. Le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) devrait enregistrer un taux de croissance de 5,6% en 2023, 3,9 en 2024 et 4,5% en 2025. Le vote de la loi de finances 2023 a lieu aujourd’hui lors d’une séance plénière.