Alger est en fête. Elle commémore, demain, le 68e anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre qui sera marqué aussi par la cérémonie d’ouverture de la 31ème session du Sommet arabe. Une double kermesse qui aura lieu en présence d’une quinzaine de dirigeants arabes entre présidents de la République, Rois et Émirs. Le chef de la diplomatie algérienne qui a présidé, hier, les travaux de la réunion des ministres arabes des affaires étrangères en prélude à la réunion du conseil de la ligue arabe au niveau des chefs d’Etat, n’a pas manqué de le souligner, dans son discours d’ouverture. Ramtane Lamamra a invité l’ensemble des pays arabes à «travailler ensemble avec ambition et dans un esprit de compromis pour faire de ce Sommet de la réunification un succès et renforcer la solidarité autour de la mémoire éternelle du 1er Novembre, qui reste un titre noble a pour l’unité de nos peuples et pays en faveur de la vérité». En fait, l’Algérie aspire à faire du 1er Novembre une date mémorable non pas seulement pour l’Algérie mais pour tous les pays arabes. Le 1er Novembre sera un référent et un symbole qui verra la renaissance de la Oumma arabe.  Mais pour que cela soit possible, il faudra d’abord que les participants au sommet rassembleur d’Alger acceptent de dépasser leurs divergences et mettent la main dans la main pour un nouveau départ. Lamamara le fera savoir en déclarant que « l’Algérie fond de grands espoirs sur la contribution de tout un chacun lors du Sommet arabe pour amorcer un nouveau départ à l’action arabe commune suivant une approche qui puisse transcender les approches traditionnelles pour répondre aux exigences de l’heure.» Il évoquera la pandémie de covid et la crise d’Ukraine et ses répercussions majeures sur la région arabe, avant d’appeler encore une fois à unifier les rangs pour «esquisser les contours d’un avenir meilleur pour nos peuples et nos pays». Pour le ministre, il est primordial pour les arabes de régler leurs différents et de se concentrer sur les conflits qui minent la région notamment «la cause palestinienne, qui traverse aujourd’hui une de ses plus difficiles étapes, une phase marquée par un processus politique à l’arrêt, et un occupant qui persiste dans sa politique du fait accompli». Et à ce propos, en prenant la parole, le Secrétaire général (SG) de la Ligue arabe, Ahmed Abou Gheit a, lui aussi, mis en garde contre la gravité de la situation dans les territoires palestiniens occupés qualifiant de «critique» la phase que traverse la cause palestinienne et, pointant du doigt les pratiques de l’occupant dont la violence et la répression risquent de torpiller l’accord d’Oslo et saper tout effort en faveur de la solution à deux Etats.  Pour cette raison et pour bien d’autres, Abou Gheit dira que « de grands espoirs sont fondés pour que le 31e Sommet arabe qu’abrite l’Algérie puisse constituer un tournant décisif pour la relance de l’action arabe commune et le renforcement de ses performances ».  Et il n’est pas le seul. En marge des réunions préparatoires, tous les participants à différents niveaux, ont affiché une grande confiance quant à la capacité de l’Algérie à faire de ce rendez-vous un grand tournant décisif pour le monde arabe. Hier et à la fin des travaux des chefs arabes de la diplomatie, Ramtane Lamamra a indiqué que la réunion avait permis de parvenir à des résultats «consensuels» à la faveur de «concertations riches et approfondies» soutenant que ces résultats «faciliteront le travail de nos dirigeants». Houssam Zaki, SG adjoint de la Ligue Arabe a aussi affirmé que «les ministres des affaires étrangères se sont entendus sur tous les points  et tout est clair pour nous». Il affirme donc qu’il y a entente parfaite au niveau de la Ligue sur l’ordre du jour et estime que : «tout marche à merveille et nous nous dirigeons vers un sommet vraiment réussi». C’est dire donc qu’un large consensus se dégage sur l’ensemble des questions. Il s’agit là des prémices d’un succès annoncé pour le Sommet puisque les ministres des affaires étrangères ont eu à préparer l’ordre du jour du sommet et à examiner des projets de décisions qui seront inscrites dans la Déclaration d’Alger. Il faudra donc s’attendre à des annonces concernant la Palestine, la Libye, la Syrie mais aussi le Yémen et le Soudan. Des mécanismes seront sûrement installés pour la réforme de la Ligue arabe et une stratégie arabe de sécurité alimentaire sera adoptée, ainsi que sur la lutte contre le terrorisme, en plus des 24 clauses adoptées par le Conseil économique et social arabe.