Dans la nuit du 31 octobre au 1er Novembre 1954, nos aînés ont décidé d’en finir avec l’ignominie coloniale. Après plus d’un siècle d’occupation française, d’incessantes révoltes sporadiques mais héroïques de la résistance, suivies d’expéditions punitives sanglantes, quelques hommes courageux ont su déclencher la lutte armée unitaire en ralliant progressivement l’ensemble du peuple algérien. Il y eut, certes, quelques colonisés aliénés qui firent le mauvais choix de servir l’armée française contre leurs frères révolutionnaires mais l’histoire les a rattrapés et leur exil dans le mépris total de la France qui les a accueillis comme des malpropres, illustre le sort réservé aux traîtres.
C’est l’une des leçons universelles de Novembre et du long sacrifice d’une génération de Valeureux Martyrs et de Glorieux Moudjahidines : choisir le camp de la justice, des opprimés, de la liberté, de la dignité face à la force ou à la hogra. Des valeurs essentielles, carburant éternel de la personnalité algérienne, viscéralement anticolonialiste et jalousement convaincue qu’il n’y a de maître qu’Allah, le Tout-puissant, et qu’aucun peuple sur terre ne doit en léser un autre ni accaparer son territoire ou spolier ses richesses. Et c’est pour cela que l’Algérie indépendante, fière et souveraine, continue de soutenir la Palestine, la République sahraouie démocratique et populaire et toutes les causes justes contre toutes formes d’apartheid. Pas étonnant que le Président Tebboune ait donc décidé de dédier la commémoration du 1er Novembre, cette année, au sommet arabe qui se tiendra à Alger ce mardi pour deux jours. Parce que la Ligue des états arabes a été fondée en 1945 sur ces principes de solidarité anticolonialiste, de promotion de l’identité arabo-musulmane et de vigilance face à l’hégémonisme occidental et, ensuite, à partir de 1948, contre le sionisme. Or, on peut l’affirmer sans excès d’orgueil, la diplomatie algérienne incarne la constance dans la défense du droit international et des opprimés. Sans relâche et parfois seule, sur le front du refus ou face au terrorisme, la politique extérieure de l’Algérie n’a jamais dévié des convictions de son peuple, similaires à celles de tous les peuples arabes : “Prêts à tous les sacrifices pour préserver l’intégrité territoriale, l’unité et la souveraineté nationales”. C’est l’héritage de Novembre qui a illuminé nos consciences grâce au génie et au courage des auteurs de la déclaration du 1er Novembre 1954. Une déclaration qui précisait dans son appel à l’insurrection armée révolutionnaire :”Notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi et aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique”. Un discernement qui reste d’actualité, doivent savoir ceux qui auraient des projets hostiles contre l’Algérie.
Nordine Mzala