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Sommet arabe : L’Algérie a réussi l’essentiel  

Même si le prince héritier d’Arabie saoudite sera absent, une quinzaine de leaders arabes seront présents au Sommet arabe d’Alger dont le roi Mohamed VI. Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères, l’a confirmé, samedi, à «Crésus », en marge de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du prix du président de la République du journaliste professionnel. La présence du roi sera une première depuis 17 ans. Le dernier Sommet auquel a assisté Mohammed VI est le 17e,  tenu en 2005 à Alger. A cette époque, l’arrivée du souverain marocain à Alger a été perçue comme un bon signe pour les relations entre les deux pays mais c’était loin d’être le cas. Ce ne sera également pas le cas, cette fois-ci.

Le Sommet arabe d’Alger, prévu le 1er et le 2 novembre prochain, sera marqué par une participation record des chefs d’État arabes. Certes le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohamed Ben Selmane qui avait déjà confirmé sa participation, vient d’annoncer son absence mais presque la totalité des dirigeants arabes ont confirmé leur participation. Dans une communication téléphonique échangée samedi soir avec le président Tebboune, le prince saoudien s’est excusé de ne pas pouvoir participer au Sommet arabe «conformément aux recommandations des médecins qui lui déconseillent les voyages ». Le chef de l’Etat qui a dit « comprendre la situation» et «regretter l’empêchement», a exprimé «ses vœux de santé et de bien-être» à l’Emir lui assurant que l’Arabie saoudite «sera présente avec nous en toutes circonstances».  Bien que l’Arabie saoudite ne sera pas représentée au plus haut niveau, une quinzaine de pays arabes le seront. Officiellement, les dirigeants de l’Égypte, du Koweït, du Qatar, des Émirats, de la Jordanie, de l’Irak, de la Tunisie, de la Mauritanie, de la Somalie, Djibouti et des Comores, les présidents des Conseils présidentiels au Soudan, en Libye et au Yémen ainsi que le roi du Maroc ont tous confirmé leur participation. Pour rappel, la présence ou pas de Mohamed VI a fait couler beaucoup d’encre en raison de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le royaume chérifien depuis plus d’une année. L’Algérie qui sait faire la différence entre les relations bilatérales et un événement multilatéral, a remis une invitation officielle au roi pour assister au Sommet arabe et ce dernier a confirmé tout aussi officiellement sa présence. Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger l’a aussi certifié, samedi, à «Crésus», en marge de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du prix du président de la République du journaliste professionnel.  Le roi sera bel et bien à Alger. Une première depuis 17 ans que Mohammed VI s’est rendu en Algérie, également dans le cadre du 17e  Sommet de la Ligue arabe. D’ailleurs, depuis 2005, le roi n’a participé à aucun Sommet. A cette époque, l’arrivée du souverain marocain à Alger a été perçue comme un bon signe pour les relations entre les deux pays car il s’agissait de la première visite du genre pour Mohammed VI depuis son intronisation en juillet 1999. Cette visite était également la première d’un souverain alaouite depuis 1991, date où, feu SM Hassan II, s’était rendu à Alger à l’occasion d’un précédent Sommet de la Ligue arabe. Mais, il ne s’agissait que de spéculations et les relations entre les deux pays voisins n’ont jamais connu d’amélioration en raison des violations graves et continues par le Maroc des obligations fondamentales qui régissent les relations entre les Etats. Cette fois encore, il ne faut s’attendre à aucun réchauffement entre Alger et Rabat car, «la décision de rompre les relations diplomatiques est une décision souveraine, définitive et irréversible. Elle ne fera pas objet de médiation», comme continue de le répéter le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra.

L’Algérie sait faire honneur à ses invités

L’Algérie qui a un fort sens de responsabilité, recevra le roi et sa délégation au même titre que les autres invités. Les Marocains bénéficieront des mêmes conditions et traitement. Le roi aura droit au tapis rouge comme tout leader arabe et à un accueil officiel, car l’Algérie est un pays hospitalier qui sait faire honneur à ses invités. Mais cela ne doit avoir aucune autre interprétation en dehors du fait qu’il s’agit-là des obligations d’un pays hôte tenu de respecter les us et coutumes diplomatiques. Rien de plus. Si interprétations il  y a  à faire, c’est autour de la décision du roi de participer, après 17 ans d’absence, à un Sommet arabe qui se tient en Algérie. La réponse, il faudra peut-être la chercher, dans la grogne montante des Marocains après la trahison de la cause palestinienne et la normalisation du Makhezen avec l’Etat sioniste.

Pour revenir au Sommet d’Alger donc, tous les leaders arabes confirment leur présence à l’exception de la défection, de dernière minute, du prince héritier saoudien et de trois dirigeants arabes, à savoir le roi de Bahreïn qui sera représenté au Sommet par son vice-Premier ministre, le sultan d’Oman qui a décidé d’envoyer un vice-président et le président libanais Michel Aoun. Ce dernier sera absent du Sommet en raison de considérations liées à l’expiration de son mandat présidentiel le 31 octobre, date à laquelle le Premier ministre Najib Mikati devrait représenter le Liban. Au Sommet, des invités d’honneur de très haute qualité seront présents comme le SG des Nations unies, Antonio Guterres, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev en sa qualité de président de l’Organisation des non-alignés, le président sénégalais Macky Sall en tant que président de l’Union africaine, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, et le secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique, Hussein Ibrahim Taha. C’est dire qu’en dépit de l’absence de MBS, l’Algérie a réussi déjà l’essentiel, en réunissant de grands leaders. Mais aussi en opérant un retour diplomatique spectaculaire sur les scènes régionale et internationale, avec le succès triomphal de la réconciliation des factions palestiniennes. Ces dernières ont scellé leur nouvelle naissance historique le 13 octobre courant à Alger.

Amine Ghouta

Rédaction Crésus

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