Une stratégie qui semble porter ses fruits puisque les 5 000 milliards Da de transferts sociaux ou encore les 5 millions de citoyens concernés par la baisse de l’IRG, ont frappé les esprits. Suivant ce mode de communication, tout au long de la présentation, Aïmene Benabderrahmane a réussi à capter l’attention de l’assistance qui est restée suspendu à …ses lèvres. Présentée avec des chiffres clés, la Déclaration de politique générale du gouvernement impressionne et ne laisse point de place à la critique.
Serein et pondéré comme à son habitude, Aïmene Benabderrahamane, s’est présenté hier devant les députés de la chambre basse du parlement pour exposer la Déclaration de politique générale du gouvernement. Un test oral auquel il se soumet pour la première fois, dans le respect de la Loi Fondamentale. Pendant un peu plus d’une heure, le premier-ministre a défendu les actions menées par ses ministres et les résultats obtenus durant les douze derniers mois. Il n’a pas manqué de donner beaucoup de chiffres pour illustrer ses annonces. Une stratégie qui semble porter ses fruits puisque les 5 000 milliards Da de transferts sociaux ou encore les 5 millions de citoyens concernés par la baisse de l’IRG, ont frappé les esprits. Suivant ce mode de communication tout au long de la présentation, Aïmene Benabderrahmane a réussi à capter l’attention de l’assistance qui est restée suspendu à ses lèvres. Il a commencé par évoquer la poursuite des réformes politiques et institutionnelles profondes décidées par le Président Tebboune, notamment à travers l’élaboration des textes juridiques y afférents et la mise en place de l’ensemble des organes et instances constitutionnels créés ou dont les statuts ont été modifiés. Il parlera des droits et des libertés renforcées, dressera un tableau complet et détaillé sur la situation économique et assurera de l’efficacité de la diplomatie algérienne avant de conclure en affichant une fierté envers l’Armée nationale populaire (ANP) qui assure sécurité et stabilité à l’Algérie. Et à chaque fois qu’il fait le bilan d’un secteur, il lui colle un chiffre clé comme les 14 milliards DA d’excédent dans la balance commerciale, la suppression de 30 000 importateurs de marchandises destinées à la vente dans l’état ou encore les 1 500 projets réservés à la catégorie de personnes aux besoins spécifiques. En chiffres, la Déclaration de politique générale du gouvernement impressionne et ne laisse point de place à la critique. Et pourtant ! Les 3 44 questions que les députés ont préparé ne devraient pas, toutes, aller dans le sens du poil et ne faire que dans l’éloge du gouvernement. Plus de 35 heures seront réservées aux élus du peuple pour interroger Aïmene Benabderrahmane sur les carences du gouvernement.
Critiques constructives
Ils devront poser des questions sur «la face caché » de ce bilan. Les aspects omis par le premier ministre, ceux qu’il a préféré ne pas citer dans sa Déclaration. Il s’agit là du rôle premier du député : faire dans la critique constructive pour que les choses avancent dans le bon sens. Des carences ou un retard dans les réalisations, il y en aura sûrement, le président lui-même ayant été amené, à remanier son équipe pour la délester des responsables «boiteux». Mettre à nu les insuffisances ne signifiera nullement que le gouvernement à échoué. Loin de là, cela éclairera le nouvel exécutif sur ses priorités. Il établira justement son prochain programme sur la base de ces critiques et des orientations du chef de l’Etat. Un programme qu’il entamera dès l’adoption de la Déclaration de politique générale par le parlement. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, la Déclaration sera bel et bien adoptée. Les rumeurs qui ont circulé, ici et là, sur une éventuelle mouture de censure préparée par un groupe de parlementaire, n’ont pas de fondement. La 9ème législature est certes sans majorité absolue même avec la coalition entre le FLN et le RND qui comptabilise quelque 150 sièges sur les 407. Mais toutes les forces politiques qui composent l’Assemblée à l’exception du MSP, ont « pactisé » moralement pour composer la majorité présidentielle. Elles adhèrent et soutiennent le programme du président de la République que son premier ministre met en exécution. S’il y a des carences, elles seront relevées mais il ne s’agira nullement d’une mouture de censure à l’encontre de l’homme que le chef de l’Etat a désigné pour mener ses réformes économiques. C’est d’ailleurs ce qui peut être aisément constaté des premières interventions des élus. Certains ont mis l’accent sur les performances inégales entre les secteurs appelant à un meilleur rendement pour les retardataires. D’autres ont mis l’accent sur l’accélération des réformes économiques pour soutenir la production industrielle et agricole. Et dans ce lot d’intervention, il y a l’invitation faite par un député au président de la République pour «honorer l’APN en y prononçant un discours ». Le président va-t-il répondre à cet appel ? Les jours à venir, nous le diront.
Amine Ghouta