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Situation politique et économique du pays : Les critiques de Jil Jadid

Le parti de Djilali Soufiane pointe du doigt des «résistances» au changement que veut opérer le président Abdelmadjid Tebboune et dénonce un «immobilisme» de l’Exécutif. C’est à l’issue des travaux de la première session de son Conseil politique, tenue durant le week-end, que Jil Jadid est revenu sur la situation politique et économique en Algérie. D’emblée, il estime que le pays « a besoin plus que jamais d’entamer de larges et profondes réformes dans divers secteurs de la vie nationale et en particulier dans le fonctionnement de son économie ». Pour cause et malgré les efforts consentis, certaines pratiques héritées de l’ancien système sont encore là. La bureaucratie, entre autres. «Les efforts de soutien à la production et à l’investissement dans les start-ups sont à encourager. La levée des blocages administratifs pour les nombreux projets économiques en souffrance doit être poursuivie. Cependant, la bureaucratie, la multiplication des méandres administratives et la gestion clientéliste de certains secteurs rentiers vont à l’encontre des déclarations et engagements des autorités supérieures de l’Etat », explique le parti de Djilali Soufiane.

Plus encore, il va plus loin en insinuant sur la présence au sein du pouvoir, de certaines parties que le changement vers une Algérie nouvelle voulu par le chef de l’Etat, n’arrange pas.
« Les multiples difficultés apparues dans l’application de la nouvelle vision politique révèlent des résistances au changement, la sclérose des mentalités à divers échelons des responsabilités et la persistance ou, plus grave, la reconstitution de réseaux prédateurs actifs, anciens et nouveaux », écrit Jil Jadid.

Tout en reconnaissant qu’une lutte contre la corruption «est engagée» et que de très nombreux anciens responsables se trouvent face à la justice, «le traitement politique de ces dérives par les autorités ne peut justifier un immobilisme gouvernemental handicapant et un manque flagrant de communication », critique-t-il, dans une flèche à peine voilée au bilan de l’Exécutif de Aïmène Benabderrahmane, qui s’apprête à présenter bientôt son projet de politique générale devant les députés.

«Immobilisme gouvernemental»

Regrettant, par ailleurs, « l’utilisation abusive de la détention préventive » particulièrement contre des journalistes « dans le cadre de leurs activités professionnelles », Jil Jadid constate désormais qu’il y a une peur chez les professionnels de l’information à dénoncer la corruption. Au sein de cette catégorie professionnelle, « l’état d’esprit est de plus en plus à l’autocensure et au désengagement par rapport à la dénonciation des faits répréhensibles », déplore le parti, ajoutant que cela «ouvre la voie, malheureusement, aux discours nihilistes et destructeurs portés par ceux qui sont hors de portée des lois nationales », dans une allusion aux personnes qui, à partir de capitales étrangères, monopolisent chaque soir, des plateaux et des pages sur les réseaux sociaux, pour décrire une image noircie de l’Algérie. Devant ce constat, Jil Jadid appelle à l’apaisement. « Il ne peut y avoir de mobilisation nationale sans confiance populaire et dans ce cadre, un autoritarisme injustifié va à contresens de la volonté affichée par le Président de la République », souligne-t-il, ajoutant que « les Algériens ont besoin de se retrouver, de dépasser leurs différends et de se tourner résolument vers l’avenir d’autant plus que celui-ci est chargé de défis ».

Retour de l’Algérie «dans le jeu complexe des nations» 

Par ailleurs, et sur le plan externe, le Conseil politique de Jil Jadid, tout en saluant les positions de l’Algérie qui « est de nouveau pleinement présente dans le jeu complexe des nations », estime que notre pays ne doit pas laisser passer  l’opportunité historique qu’offre la crise énergétique mondiale pour sortir de son sous-développement. « Sans avoir à brader nos ressources naturelles, un coût comparatif plus avantageux de l’énergie pourrait être un gage pour entraîner un transfert d’activités vers nos territoires ainsi qu’un gain technologique et commercial au bénéfice de notre jeunesse », plaide le la parti.

 

Raouf H.

 

Rédaction Crésus

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