Beaucoup d’experts et observateurs étrangers se posent la question de savoir si l’économie peut trouver un nouveau souffle avec la hausse des prix du pétrole qui dure depuis plus d’une année. Pour la première fois depuis six ans, la balance commerciale de l’Algérie est à nouveau positive grâce à une remontée des prix des hydrocarbures. C’est une première depuis 2014. La balance commerciale algérienne est à nouveau positive. Les cours des hydrocarbures repartent à la hausse. Le prix du baril de pétrole coté à Londres, le Brent, atteint les 100 dollars. Et son équivalent en gaz se négocie à plus de 200 dollars. Pour l’année 2022, l’Algérie devrait ainsi empocher 58 milliards de dollars (environ 55,6 milliards d’euros) contre 34 milliards l’an dernier, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Selon le Premier ministre Aimène Benabderrahmane, l’Algérie est sur la bonne voie. «Les exportations hors hydrocarbures ont atteint un niveau jamais atteint depuis l’indépendance», a-t-il déclaré lors de l’élaboration de la loi de finances de 2022. En 2021, l’Algérie a en effet réussi à afficher le chiffre de 4 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures et espère atteindre 7 milliards de dollars en 2022. Ceci dit, l’Algérie n’a pas été classée parmi les trois plus grandes économies africaines. C’est en tout cas ce qui ressort d’un classement récemment publié par le site Statistika, qui se base sur les chiffres de la Banque mondiale. L’économie algérienne est classée à la 4ᵉ place en Afrique et à la 55e place dans le monde avec un PIB à 169.98 milliards de dollars en 2019 selon le dernier rapport de la Banque mondiale concernant les données de la richesse mondiale mesurée par le PIB à prix courant. Il ressort du même rapport que l’Algérie est en perpétuelle régression dans le classement, et ce, depuis 30 ans. En effet, en 1990, l’Algérie était classée en deuxième position après l’Afrique du Sud, avant de descendre encore plus et se placer en troisième position derrière le Nigeria et l’Afrique du Sud en 2005. Dans son classement pour l’année 2021, le Think Thank américain Heritage Foundation, positionne l’Algérie à la 162e place sur les 178 pays étudiés avec un score global de 49,7 points. Son score global a augmenté de 2,8 points, principalement en raison d’une amélioration de la santé budgétaire. L’Algérie est classée 13e sur 14 pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et son score global est inférieur aux moyennes régionales et mondiales, lit-on dans le rapport de Heritage Foundation sur l’Algérie. Le Think Thank note : «Après une baisse de dix ans, le score de liberté économique de l’Algérie a augmenté cette année. Il reste réprimé mais est très proche du seuil pour un classement plus élevé. Pour mettre le pays sur la voie d’une plus grande liberté économique, le gouvernement doit renforcer le système judiciaire et d’autres institutions de l’État de droit. Une plus grande ouverture et une plus grande liberté financière améliorent le climat d’investissement». Dans le dernier chapitre «Ouverture des marchés», l’indice américain souligne : «L’Algérie a deux accords commerciaux préférentiels en vigueur. Le taux tarifaire moyen pondéré en fonction des échanges est de 13,8% et des couches de barrières non tarifaires sont en place. Les investisseurs étrangers sont généralement limités au statut de minorité, et les restrictions à la propriété étrangère limitent encore le dynamisme des investissements dont on a tant besoin. Le marché des capitaux est sous-développé et le secteur financier reste dominé par les banques publiques. En 2020, la Banque centrale a abaissé le ratio des réserves obligatoires». Ainsi, l’indice octroie à l’Algérie les scores suivants : la liberté commerciale (57,4), la liberté d’investissement (30) points, tout comme la liberté financière. L’Algérie est également le septième exportateur de gaz au monde. Les exportations de gaz et de pétrole représentent un peu plus de 98% des exportations algériennes. Les revenus des exportations constituent un peu plus de 60% des recettes budgétaires de l’Etat. L’embellie sur les prix du pétrole et du gaz peut-elle durer, pour le plus grand bénéfice de l’État algérien ? Le prix du baril peut-il se maintenir au-dessus des 90 dollars ?
R. E.