Chronique

Les précurseurs de la littérature Algérienne : Le maître à penser

Par Rachid Ezziane

Car pour lui : « L’école coloniale colonise l’âme. Chez nous, c’est vrai, chaque fois qu’on a fait un bachelier, on a fait un Français.» « Il y a toujours eu une école entre mon passé et moi.» « Je suis moins séparé de ma patrie par la Méditerranée que par la langue française. »

Et après avoir sillonné le monde pour défendre la cause de son pays, il s’installe à Constantine en tant que collaborateur de journaux. De 1968 à 1972, il est chargé de la culture au niveau du Ministère de l’Information. Il fonde la revue « Promesses ». En 1974, il devient secrétaire général de l’Union des Ecrivains Algériens. Il meurt à Alger le 2 juin 1978. Son œuvre, quoique traduite en plusieurs langues (quatorze), demeure relativement peu connue. Toutefois,  plusieurs ouvrages ont été écrits sur sa vie et son œuvre. Il s’agit du maître à penser Malek Haddad.

Et pour apporter un meilleur aperçu de l’homme et l’écrivain, laissons-le s’exprimer : «  Il y a un tas de gens qui pensent qu’un écrivain est nécessaire à la vie et à la survie d’une communauté en lutte. La belle erreur, oui, la belle erreur, c’est une erreur, mais elle est très belle. Les écrivains n’ont jamais modifié le sens de l’Histoire, l’Histoire qui est assez grande dame pour savoir se diriger toute seule. Les écrivains, romanciers et poètes, les artistes en général, ne sont que des témoins, des témoins et des épiphénomènes. Une femme qui est belle est belle sans son coiffeur et, quand bien même ce dernier embellirait sa chevelure, en aucun cas, il ne pourrait se targuer de l’avoir fait pousser. La forêt masque les arbres et c’est très bien ainsi. Un patriote ne fait pas une patrie, mais la patrie permet les patriotes… »

Voilà, tout est dit. Le poète l’a dit aussi. Malek Haddad, lui qui en sait beaucoup sur la solitude de l’écrivain, le confirme.  Lisez Malek Haddad, ça vous fera du bien. Comme la musique, ça vous aidera à adoucir vos mœurs et vos angoisses. L’œuvre de Malek Haddad se résume à deux recueils de poèmes, quatre romans et un essai. « Le malheur en danger » (recueil de poèmes publié en 1956) et « Ecoute et je t’appelle » (en 1961). « La dernière Impression » (son premier roman est publié en 1958), s’ensuit : « Je t’offrirai une gazelle »(en 1959), « L’Elève et la leçon » (en 1960) et « Le quai aux fleurs ne répond plus » (son dernier roman sort en 1961).

Soit sept ouvrages en tout. Ces sept ouvrages, il les a écrits entre 1956 et 1961. En seulement cinq ans. Sans compter quelques inédits ou inachevés. Ah ! si Malek Hadda avait continué d’écrire qu’est-ce qu’on aurait pas vu et lu. Que des chefs-d’œuvre à profusion…

Nadir K

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