L’agence de presse sahraouie, SPS, a rapporté avant-hier sur son site l’opération de jumelage de la commune française située dans la région parisienne avec une daire de Mijek relevant de la wilaya d’Aousserd en territoire sahraoui libéré. Ivry Sur Seine vient donc de s’inscrire dans le camp des défenseurs de la noble cause d’un peuple qui lutte depuis des décennies pour son autodétermination. Un engagement d’élus français qui contredit la position officielle de la diplomatie français coupable de promouvoir la fausse solution du plan d’autonomie contre l’indépendance contraire aux résolutions onusiennes.
Un soutien précieux
Philippe Bouyssou, maire PCF, le parti communiste français et son équipe à la tête de la municipalité d’Ivry Sur Seine, font partie de ces valeureux Français capables de se démarquer de la politique extérieure de leur pays quand il s’agit de défendre les valeurs des droits de l’Homme et la liberté des peuples. Ils l’ont prouvé samedi dernier lors d’une cérémonie portant sur le jumelage de leur commune avec la daira de Mijek, dans la wilaya résistante d’Aousserd en territoire sahraoui. «Le maire d’Ivry – sur –Seine, Philippe Bouyssou a annoncé samedi soir le jumelage de sa commune avec la daira de Mijek, dans la wilaya d’Aousserd, en présence de Nathalie Lehruch adjointe aux relations internationales, des élus d’Ivry, de l’adjoint du représentant du Front Polisario en France, Sid’Ahmed Daha.» rapportait avant-hier l’agence SPS. Par-delà les bénéfices évidents d’un tel rapprochement entre les communautés des deux pays, ce jumelage consacre un soutien politique très important en ces temps de reprise de la lutte armée par l’Armée de Libération Sahraouie, l’ALS, contre les forces d’occupation marocaines qui n’ont cessé de commettre des exactions contre les populations civiles sahraouies durant le cessez-le feu.
Emmanuel Macron interpellé
Il faut aussi signaler la présence d’une militante française, Madame Claude Mangin, épouse du détenu politique Naama Asfari qui croupit dans une prison du Makhzen depuis une douzaine d’années. Cette dernière, membre du comité organisateur de l’événement a déclaré : «Dans les Territoires occupés du Sahara occidental où la résistance des militantes et des militants sahraouis se poursuit imperturbablement malgré la répression quotidienne et sous les radars de la presse puisque ce territoire est interdit depuis 2014 (plus de 300 expulsions à ce jours de militants, d’eurodéputés de journalistes etc…» On apprend aussi par la dépêche de la SPS qu’une sorte de pétition a été signée à travers la signatures cartes destinées au président de la République française, Emmanuel Macron, afin de l’inviter à «accentuer la pression sur Mohamed VI et l’occupant marocain, afin de libérer immédiatement et sans conditions tous les détenus sahraouis, mais aussi de permettre à ce peuple opprimé depuis une quarantaine d’années de bénéficier enfin de son droit à la tenue d’un référendum d’autodétermination et d’exiger le droit de visite de Claude Mangin à son mari Naâma Asfari illégalement incarcéré au Maroc depuis 12 ans au Maroc.» Cette noble initiative assumée par l’ex-syndicaliste de la CGT, Philippe Bouyssou, restera dans les annales de la cause anticolonialiste et demeure un exemple à suivre pour tous les élus français qui se revendiquent de la France des Valeur humaines tandis que Paris s’est toujours opposée à l’élargissement des prérogatives de la MINURSO, à la surveillance et à la protection des droits de l’homme sur les territoires occupés par les forces de sécurité du Royaume, réputées pour leur férocité dans la répression quotidienne des populations du Sahara occidental. Ce jumelage franco-sahraoui brise aussi l’omerta qui affecte la communication en Europe au sujet de la tragédie d’un territoire reconnu par l’ONU, non-autonome et qui attend son référendum d’autodétermination sans jamais perdre l’espoir.
Nordine Mzala