Actualité

Contrôle des voyageurs aux ports algériens : Attentes interminables et tracasseries administratives

Abdelouhab Yagoubi, le député des Algériens de France, a annoncé le mois d’avril dernier une réduction substantielle des délais d’attente au niveau des ports de débarquement. Or ; depuis, il n’en fut rien et les citoyens arrivés de France continuent de subir le calvaire des attentes et des tracasseries administratives. «Les délais des différents contrôles sont passés de 12 heures à 5 heures». Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Cette fois-ci c’est Tewfiq Khedim, autre député de la communauté nationale en France, qui s’est adressé au ministère des Finances et au DG des douanes par le biais de deux correspondances écrites en date du 30 mai dernier. Dans les deux correspondances, le parlementaire a soulevé le principal problème rencontré par les voyageurs algériens notamment le temps interminable des contrôles au niveau des ports. Celui-ci n’a pas hésité à faire part de la souffrance des passagers surtout que le dernier voyageur est contraint de passer plus de dix heures d’attente. Dans le même document, le député a adressé une question écrite au ministre des Finances portant sur les dispositions à prendre pour mettre fin à cette problématique en disant : «Qu’envisagez-vous d’entreprendre pour garantir un meilleur accueil à la diaspora et ses voyageurs?» tout en gardant à l’œil l’objectif de leur permettre de quitter les ports algériens dans les moindres délais. Les pagailles, les files d’attente interminables, voilà ce qui n’échappe pas aux médias français. D’après ce qu’a rapporté lemonde.fr plusieurs clients d’Algérie Ferries n’ont pas hésité à passer la nuit devant les locaux de l’agence maritime pour se procurer les billets. Pour d’autres, la réservation en ligne est une question de chance. En effet, nombreux sont ceux qui ont passé des heures devant le site internet mais en vain. Une forte demande sur les billets est constatée que ce soit devant les agences de la compagnie nationale maritime en France ou sur son site internet de réservations en ligne. Ce dernier a connu des problèmes techniques en raison de la saturation due à l’affluence des usagers en masse pour acheter des billets.

 «Cela fait trois jours que je ne dors pas»

La très forte demande a fait dérailler le système de réservation de l’agence maritime. «Il faut prendre un ticket numéroté et attendre son tour», indique un agent de sécurité posté devant l’agence d’Algérie Ferries à Marseille. Un semblant de calme était revenu aux abords des locaux de la compagnie maritime nationale. L’afflux de clients cherchant désespérément à réserver un bateau pour l’Algérie avait failli tourner à l’émeute, entraînant l’intervention des forces de l’ordre. A l’entrée de l’agence marseillaise, les rideaux métalliques sont descendus de moitié et des agents filtrent les passages. Une cinquantaine de personnes patientent, debout derrière des barrières ou assis sur des chaises pliables. «Certains sont venus hier soir et ont dormi ici pour être sûrs d’acheter leur billet», indique Abdelhamid. Cet Algérien qui réside à Marseille souhaite se rendre à Alger, mais il est prêt à embarquer pour n’importe quelle ville algérienne, «tant que j’arrive à partir». Muni de son ticket, il fait le pied de grue sous le soleil en attendant que son épouse vienne prendre le relais lorsqu’il devra se rendre au travail. «C’est toute une organisation, mais on ne peut rien y faire, c’est comme ça», dit-il. Comme d’autres, il n’est pas allé en Algérie depuis longtemps. «Cela fait deux ans. Ma mère est âgée et je veux la voir. J’ai même regardé les dessertes entre Alicante [en Espagne] et Oran mais il n’y a rien et les prix des compagnies aériennes sont trop chers». La forte affluence -200.000 connexions par seconde- lors des deux premiers jours de mise en service, précise Algérie Ferries-a provoqué d’importants problèmes informatiques. Si la compagnie affirme qu’il est désormais possible de réserver en ligne «en toute sécurité», les voyageurs peinent toujours à y parvenir et sont contraints de se rendre dans les agences. «J’ai pu réserver des billets mais je n’ai pas pu payer sur Internet, voilà pourquoi je suis là», explique Selma. Si elle a privilégié la compagnie algérienne, c’est parce qu’elle voulait profiter des tarifs promotionnels annoncés récemment. «L’ENTMV dont Algérie Ferries est une filiale commerciale a baissé les prix des billets de 50 %, ce qui explique cette demande importante par rapport à d’autres compagnies étrangères», indiquait Karim Bouzenad, le Directeur commercial. Sur son téléphone, Selma montre sa réservation : un aller-retour pour deux adultes, deux enfants et un véhicule, le tout pour 1.800 euros. Un tarif avantageux comparé aux prix pratiqués par les compagnies aériennes. Alors qu’un aller-retour France-Algérie en avion coûtait environ 300 euros avant la pandémie, le prix d’un aller simple peut aujourd’hui monter jusqu’à 600 euros. Pour obtenir ses places à bord, la jeune femme n’a pas économisé ses forces. «Cela fait trois jours que je ne dors pas», a-t-elle expliqué. Elle a pu boucler sa réservation à 4 heures du matin, au moment où «le site fonctionne le mieux parce qu’il y a moins d’affluence», dit-t-elle. Pour pouvoir répondre à la forte demande, les compagnies, tributaires des autorisations accordées par les autorités, promettent de mettre les bouchées doubles. «Les voyages supplémentaires autorisés offrent trois fois plus de capacité», a indiqué Algérie Ferries dans un communiqué publié le 22 mai. Un troisième navire pouvant transporter 1.300 passagers et 450 véhicules doit être prochainement mis en service. La compagnie française Corsica Linea devrait elle aussi affréter, en juin, un troisième navire d’une capacité de 2.800 passagers.

M. T.

Nadir K

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Journal algérien spécialisé en économie, politique et actualités variées.

Crésus @2024. All Rights Reserved.