L’armée russe a confirmé hier la conquête de Lyman, dans l’est de l’Ukraine, carrefour important du Donbass, déjà contrôlé partiellement par les séparatistes depuis 2014. Ce succès leur ouvrirait la route vers les centres régionaux de Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en leur permettant de s’approcher d’un encerclement total de l’agglomération formée par les villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk. Un premier rapport indépendant alerte d’un «risque sérieux et imminent» de génocide en Ukraine. Signé par plus de trente universitaires et experts de premier plan, ce rapport accuse la Russie de violer plusieurs articles de la Convention des Nations unies pour la prévention. Dans un post publié hier sur Telegram, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegubov, a fait état de bombardements cette nuit dans cette grande ville du nord-est de l’Ukraine, notamment à Malaya Danylivka. Ces dernières 24 heures, dans la région de Kharkiv, une personne a été tuée dans le village de Slatine et une autre à Balaklia, rapporte-t-il également. Dans son point quotidien publié hier, l’Institute for the study of war (ISW) revient sur la situation militaire dans le Donbass. «Les forces russes ont commencé des assauts directs sur les zones bâties de Sievierodonetsk sans avoir complètement encerclé la ville et auront probablement du mal à prendre du terrain dans la ville elle-même», analyse le think tank, confirmant les déclarations du gouverneur de Louhansk, Serhyi Gaïdaï. «Les forces russes à Lyman semblent diviser leurs efforts : elles attaquent à la fois au sud-ouest pour soutenir les forces bloquées à Izioum et au sud-est pour avancer sur Siversk ; elles auront probablement du mal à atteindre l’un ou l’autre de ces objectifs dans les jours à venir», estime l’ISW. Quant aux forces russes qui sont entrées dans Popasna, selon cette analyse, elles chercheraient «à avancer au nord pour soutenir l’encerclement de Sievierodonestk». «Il y a un risque sérieux et imminent de génocide en Ukraine», affirme un rapport mené par plus de trente éminents juristes et experts internationaux. C’est le premier rapport indépendant sur la question. Il révèle également que Moscou est déjà en violation de la convention sur le génocide.
Moscou dénonce une guerre totale occidentale contre la Russie
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé «une guerre totale» occidentale contre la Russie et estimé que celle-ci allait durer longtemps. «L’Occident a annoncé une guerre totale contre nous, contre le monde entier russe», a-t-il déclaré lors d’une réunion avec des responsables de régions russes. La prise de Lyman est importante car elle ouvrirait aux forces russes la route vers les centres régionaux de Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en leur permettant de s’approcher d’un encerclement total de l’agglomération formée par les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk, deux autres importantes villes ukrainiennes situées plus à l’Est. L’Ukraine va réagir en fonction a déclaré Yuriy Sak, conseiller du ministre de la défense ukrainien. «La menace armée du côté de la Biélorussie a toujours été très forte. Dès le début de cette guerre, la Russie a utilisé la Biélorussie comme tremplin pour lancer les bombardiers sur l’Ukraine […] le fait que nous voyons des manœuvres à proximité de nos frontières, nous comprenons qu’il y a une menace, nous allons réagir en fonction» a-t-il expliqué. L’armée russe a annoncé avoir effectué hier avec succès un nouveau tir d’essai du missile de croisière hypersonique Zircon, au moment où Moscou intensifie son offensive en Ukraine. Le missile Zircon a été tiré depuis la frégate Amiral Gorchkov, en mer de Barents, vers une cible dans les eaux de la mer Blanche, dans l’Arctique. Selon le ministère russe de la Défense, la cible, située à un millier de kilomètres, a été visée « avec succès ». Le tir a été effectué dans le cadre des «essais de nouvelles armes» russes, ajoute le communiqué. Le premier tir officiel d’un Zircon remonte à octobre 2020, le président Vladimir Poutine ayant alors salué un «grand événement». D’autres essais ont eu lieu depuis, notamment à partir de la frégate Amiral Gorchkov et depuis un sous-marin immergé. D’une portée maximale d’environ 1.000 kilomètres, celui-ci doit équiper les navires de surface et les sous-marins de la flotte russe.