Par Rachid Ezziane
Comment cela est-il possible dans ce monde de machines ? De mécanique qui grince et qui patine sans cesse. Qui craquelle de partout et sans garde-fou. Qui s’abîme dans l’abîme… Patientez. Tout viendra à qui peut attendre. Voilà où je veux en venir. A la vie de tous les jours. Dans le monde des abîmes. Ou si vous voulez dans le monde du petit peuple des peuples du monde. Celui des rues grouillantes et des cafés surpeuplés. Des maisons adossées les unes aux autres. Dans les faubourgs des villes et des lointaines déchras et autres bidonvilles. Là où les hommes publics n’y mettent jamais les pieds. Là où ils (toujours les hommes publics) se payent la tête de ces pauvres lors des campagnes électorales, ou lors des signatures d’autographes et autres dédicaces. Oui, c’est dans ce monde, que beaucoup croit qu’il est sans sentiments et sans pitié, que les plus grandes manifestations d’amour sont exprimées chaque jour. Sans démagogie ni arrière-pensées. Juste pour aider son prochain par la bonne parole, mais aussi par le geste.
Et il y a ceux qui font travestir la réalité par des mensonges, comme ceux qui font croire au petit peuple qu’il est mieux lotis, dans sa misère, que les Suédois alors que là où portent son regard il n’y a même pas l’ombre d’un horizon salvateur, ne peut prétendre être fils de ce peuple.
Voilà, c’est le poète qui vous le dit sans rime ni vers tout en sachant qu’il n’est qu’un vers de terre. Tout en sachant que ce n’est la faute ni à Voltaire ni à Molière. Ceux-là en fait leurs temps, et leurs proses et poésies étaient sincères. Méfiez-vous des célébrations et autres journées de ceci et cela, car ils ne sont que des canailleries déguisées en kermesses. Alors que les bailleurs de fonds, comme le croque-mort dans les films westerns, se frottent les mains dans les coulisses en attente d’une certaine jouissance financière. Et on invente les célébrations. Et on rajoute des couches sur les autres couches. Et on y invente à la pelle. Chaque jour, on célèbre quelque chose, et le lendemain on l’oublie. Et on n’y pensera plus toute l’année. Car on est occupé par l’arnaque d’une autre journée. Et ça passe. Et ça revient… Et ça repart de plus belle.
San rime ni vers, le temps passe et cumule des « ressasses ». Et ça roule en boule de neige, du matin au soir et du soir au lendemain. Puis ça repart de plus belle. Comme depuis toujours…
On attend le miracle, on sachant que le miracle n’existe pas. Mais on continue à l’attendre comme si de rien n’était. Ou comme si on l’a déjà vu et vécu. Et moi, je vous le dis, sans rime à la fin de mes vers, que seul le travail bien accompli fait, est, le miracle. A bon lecteur, salut !et à demain pour une autre chronique au fil du jour.