Des universitaires et des chercheurs ont mis l’accent, hier à Alger, sur l’importance des manuscrits dans la préservation et la promotion de l’identité nationale ainsi que la vulgarisation du patrimoine civilisationnel, créatif, culturel et scientifique algérien. Lors d’un séminaire national sur «la préservation des manuscrits en Algérie» organisé par l’Association Maarif sous le patronage du ministère de la Culture et des Arts, les participants ont mis l’accent sur l’importance du manuscrit dans la préservation et la promotion de l’identité nationale ainsi que la vulgarisation du patrimoine civilisationnel, créatif, culturel et économique algérien, mettant en exergue les efforts consentis pour la préservation de ce patrimoine ancestral. Dans son intervention sur «le rôle du manuscrit dans la promotion de l’identité nationale», le Pr. Mohand Idir Mechnane (Université d’Alger) a précisé que la production des manuscrits, dans notre pays, est abondante et diversifiée dans les domaines intellectuel, scientifique et autres. Pour préserver l’identité nationale, nos aïeux ont créé des centres de savoir, dont des écoles, des mosquées, des zaouïas et des instituts qui ont contribué à une production abondante de manuscrits, a-t-il dit. Pour D. Messaoud Ikhlef (président de l’association) le manuscrit constitue l’un des plus importants jalons qui mettent en exergue l’histoire des Nations et des peuples à travers les siècles, aux plans politique, historique, social, scientifique et culturel. Le conférencier a mis l’accent, dans ce sens, sur «la mise du manuscrit à la disposition des enquêteurs à partir de l’indexation des bibliothèques, de l’utilisation des différents moyens matériels et technique pour la préservation du manuscrit, outre l’activation des textes juridiques relatives à la sauvegarde du patrimoine tout en encourageant les recherches scientifiques en la matière». Intervenant à l’occasion, la cheffe de service des manuscrits et documents rares, Pr. Fatouma Benyahia a évoqué le cadre juridique de la Bibliothèque nationale ainsi que les lois et les décrets qui encadrent ses missions en termes de sauvegarde du patrimoine national manuscrit dont la loi 04-98 relative à la protection du patrimoine culturel. Mme Benyahia a rappelé également les missions de la Bibliothèque nationale, à savoir la collecte et la sauvegarde du patrimoine à l’image des documents et manuscrits ayant trait à l’Algérie, les cartes géographiques, les compositions musicales et les ouvrages audiovisuels. Pour la Pr. Benyahia, la Bibliothèque nationale contribue aussi au développement de la recherche scientifique, l’élaboration des inventaires culturels manuscrits préservés dans les bibliothèques du territoire national et à l’étranger, outre la préservation préventive et la formation des bibliothécaires et des techniciens. De son côté, le chercheur spécialiste des manuscrits algériens et maghrébins, Haroun Boulagrinet a insisté dans sa communication sur «la géographie du manuscrit en Algérie», où il a répertorié toutes les bibliothèques et collections personnelles et publiques, mettant en avant la Bibliothèque Bouabdalia de la zaouia de Bethioua (Oran), de Chikh El Fekoun (Constantine) et bien d’autres. Il a appelé, dans ce sillage, à l’impératif de «mettre ces manuscrits à la disposition des chercheurs car il s’agit d’un héritage commun relevant de l’identité et de la mémoire algériennes à sauvegarder pour les futures générations». Les organisateurs de cette rencontre scientifique ont rendu hommage au chercheur en manuscrits, Pr. Belkacem Dif en reconnaissance à ses contributions enrichissantes dans le domaine.
APS