La pénurie de l’huile de table refait surface ces derniers jours et n’en finit plus d’empoisonner le gouvernement Benabderrahmane même si son ministre du Commerce, Kamel Rezig multiplie les sorties médiatiques pour rassurer les citoyens quant à la disponibilité de ce produit…
Le ministre a accusé de nouveau la spéculation, ainsi que les fake news véhiculés par les réseaux sociaux concernant la disponibilité des produits de consommations de première nécessité. Kamel REZIG n’a pas encore vu la pénurie de ce produit vital qui s’installe doucement mais sûrement. Ses services n’ont peut être pas encore constaté que l’huile de table n’est plus en abondance dans les étals de commerçants. Ou n’ont-ils pas tout simplement alerté leur chef qui préfère plutôt parler de surproduction au lieu de s’inquiéter à raison sur cette crise qui s’annonce. Interpellé vendredi dernier sur la rareté de ce produit et la spéculation qui bat son plein depuis une semaine, il a assuré que la demande sur le marché «est amplement satisfaite». Selon lui, la production nationale de l’huile de table a doublé puisque la production mensuelle a dépassé les 48 millions de tonnes. Selon Kamel Rezig, le marché dispose abondamment de tous les produits de consommations notamment l’huile de table qui pourrait être destinée à l’exportation. Aussi a-t-il fait savoir que les subventions de ce produit ont atteint 40 milliards de DA en 2021, destinés comme indemnités aux opérateurs économiques activant dans le domaine de la production de l’huile de table. Alors où se situe la défaillance ? Les spéculateurs qui sont revenus à la charge ? La mauvaise distribution du produit ou un dysfonctionnement dans son écoulement ? Pour simple remède, il indique que son ministère prépare un texte de loi «permettant de plafonner les marges bénéficiaires». Il a expliqué que ce projet de loi sera consacré au «plafonnement des marges bénéficiaires et pas des bénéfices». Il s’agit selon REZIG dans une déclaration accordée vendredi dernier à la Chaîne I d’une mesure qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la spéculation illicite, le monopole et la flambée des prix. À ce propos, il a fait état de pratiques de certains commerçants qui se permettent des marges bénéficiaires parfois exagérées. «Des marges bénéficiaires de 100% voire 200 % dans certains cas. Des opérations de contrôle ont révélé des pratiques auxquelles s’adonnent certains commerçants qui se permettent des marges bénéficiaires de 100% voire 200 % dans certains cas», a-t-il fait savoir. Ainsi, cette nouvelle mesure devra «obliger les commerçants et les agriculteurs à vendre leurs produits avec des marges raisonnables prenant en ligne de compte leurs intérêts commerciaux et le pouvoir d’achat des citoyens». Selon lui, cette mesure vise à la fois à préserver le pouvoir d’achat du citoyen et de prendre en considération les intérêts des commerçants. Il a indiqué que le gouvernement «n’a pas abandonné la politique des subventions sociales. Cette dernière bénéficiera d’un budget de 20 milliards de dollars, selon la loi de finances 2022 signée le 30 décembre par le chef de l’Etat». Par ailleurs, le ministre a tenu à rassurer les citoyens quant à la mise en place d’une série de mesures en prévision du mois de ramadhan, en procédant entre autres à l’application de la loi relative à la lutte contre la spéculation.
- T.