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Laissons le ton au temps!

S. Méhalla

Il va de soi, qu’entre notre pays et son voisin de l’Ouest, la guerre fait depuis longtemps rage. Froide. Sur la toile, ce voisin damné a tant investi, et tellement investi que les écrits et les capsules vidéos risières et propagandistes se propagent à une vitesse exponentielle en insupportant les nationalistes algériens. Des millions de ces «j’aime» apposent avec des hypothèses mensongères arrachant des millions de vues une action psychologique sans précédent sur le moral de l’Algérien. Une pensée de Spinoza me taquine en tentant cette trame que je souhaite réservée. «Ne pas s’indigner mais comprendre», professa Spinoza. Nous nous indignons trop. Nous l’avons, cette envie de s’indigner de nous-mêmes et des autres. Sans chercher à comprendre. Comprendre pourquoi nous nous laissons aller. Laissons faire. Nos voisins, maudits ou bons, et nos voisins, bons ou maudits, aimeraient-ils leur pays mieux que nous tentons, nous vis-à-vis du nôtre? Le défendent-ils au mieux que nous le faisons? Sommes-nous des incapables? Ou sous la pathologie de la «colonisabilité», mentale, comme aurait dit Bennabi? Non ! Parce qu’il faut juste se rappeler que chaque parcelle de ce pays est «avinée» du sang de nos valeureux chouhada. Il nous faut coûte que coûte comprendre pourquoi notre pays a abandonné ses intellectuels et ses journalistes. Boutef en l’espace de 20 ans de règne a méprisé toute la corporation et n’a, à aucun moment, daigné s’adresser à son peuple via un journaliste algérien. C’est quoi la définition du mépris si ce n’est celle-là? M. Tebboune qui a, l’Histoire le reconnaîtra, ouvert le champ des rencontres avec la corporation. Sauf que la sélection des invités se fait selon le gré de ce qui se passe derrière les murs. Ce qui ne fait pas totalement disparaître ce ressentiment de mépris en l’absence de l’équité dans le tri des hôtes. L’histoire nous narrera certainement un jour cet épisode avec plus de détails.

Laissons le ton au temps!

Mais pourquoi, dans l’absolu, l’État n’a pas «enrégimenté» dans ses réflexions, si je puis m’exprimer ainsi comme dirait Fernandel, les plumes du pays. Les Etats-Unis, la France, les Anglais, la Russie, la Chine… et aujourd’hui l’ignoble Makhzen ne le font pas? Pourquoi l’Algérie n’use pas de ses relais intellectuels. D’ici et d’ailleurs. Ses intellectuels enfouis dans les «beaux» rivages. Ses beaux orateurs hypnotisant la foule à la cause nationale, et, enfin, ses belles d’écrans pour contrer, gagner ou à minima prendre les devants, s’éclore à l’action non se calfeutrer derrière toute sorte de réaction, notamment diplomatique, nécessaire en appui. Car, même le bambin algérien est conscient que la Bastille du Makhzen peut être prise sans gaspiller la moindre balle. Pour la simple raison qu’il s’agirait de la mener contre un voisin trop lâche pour y faire face, et n’ayant jamais eu le moindre honneur, la moindre souveraineté y compris sur sa propre royauté. Le Maroc est colonisé par les pédophiles et les homosexuels européens, français notamment. Quant à ce Sahara occidental qu’il revendique juste pour s’occuper de quelque chose dans sa vie est à des millions d’années lumières loin de sa portée diplomatique, militaire et même dans la structure ethnique de la région. Le casus belli sahraoui a suffi, à lui seul, que le M6 baissa le froc. Que dire donc du modus operandi de l’ANP si jamais le CEM, le Corps d’armée Chengriha venait, sur ordre de M. le président de la République, ministre de la Défense et chef suprême de l’Armée nationale populaire, à concrétiser un conflit armé sur le terrain.

Le traître Hicham Aboud et ses acolytes harkis et aigris mettent en avant les mises en garde de ce qu’il appelle les puissances du monde.

Mais de quoi il parle? N’a-t-il jamais entendu les discours officiels de la nation algérienne jalouse de sa souveraineté? N’a-t-il jamais entendu les poings des Présidents algériens boxer les gueules et les tables des négociations lorsque notre souveraineté est taquinée, de Ferhat Abbas à Tebboune en passant par Boumediene? Quelle loque humaine ce Aboud Hicham! Lui et ses acolytes font gerber tous les Algériens.

Laissons ce ton au temps!

L’Algérie n’est pas la Syrie, avec tous les respects à nos frères syriens, pour nous suffire de l’avis des puissances mondiales et nous entrainer dans des bourbiers. La puissance dont l’Algérie dispose n’est pas le champignon nucléaire d’Hiroshima, mais son citoyen prêt à le bouffer, lui et les Marocains qui l’alimentent, crus si l’occasion leur est offerte. P… va!

Nous avons, en l’espace de quelques heures, mesuré l’ire, mobilisatrice, des Algériens concernant l’acte terroriste commis contre les trois civils algériens. Vu comment les Algériens ont ressenti puis porté cette lourde barbarie aujourd’hui sous enquête. Le monde entier est conscient que l’Algérien n’a depuis son lointaine origine connu que la fièvre Sun Tzu et le génie de son art avec lequel il partage ce constat : la guerre est d’un principe vital pour l’État. Fort probable que, pour l’Algérien, l’adjectif vital est remplacé par nif. Le nif, un principe hors du radar conceptuel.

Le Maroc, je le nomme pour cette fois-ci, a tout intérêt à ne pas trop chercher les Algériens, les civils j’entends. Quant aux choudjaâne de l’ANP, la mission sera la réécriture de l’Iliade et l’Odyssée. Les poireaux -si j’ose emprunter le jargon militaire de Saint-Cyr- du Makhzen, en sont bien conscients pour ne pas se laisser prendre dans leurs riads sur des aubades sionistes voulant enflammer la région.

Toutefois, une guerre n’est pas un jeu d’enfants comme l’a dit Boumediene. Une guerre est avant tout la confirmation de la solvabilité de l’hypothèse des agresseurs, son origine. Une guerre c’est justement tomber dans le piège de la provocation de délit. C’est aussi l’adhésion du peuple à travers un mandat des députés. La guerre est l’affaire de courageux planificateurs qui connaissent les règles, maîtrisent les usages pour porter des opérations courtes et précises pour éviter le chaos non pas une affaire d’une propagande d’un débile impuissant comme toi. Encore loin une affaire d’une quelconque puissance mondiale. Pour la simple raison que l’Algérie sait où se terminent ses droits et où commence son devoir lorsque ses citoyens sont assassinés. Laissons le ton au temps!

S. M.

 

Rédaction Crésus

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