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Dr Merabet à Crésus : «La vaccination est le seul recours»

Entretien réalisé par Samia Acher

Dans cet entretien accordé à notre rédaction, Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) a affirmé que la situation pandémique s’est nettement améliorée, en se référant aux chiffres officiels annoncés par les autorités concernées. Il a également insisté sur l’impératif de se faire vacciner, car d’après lui, la vaccination est le seul recours pour faire face à la Covid-19. Le premier responsable du Snpsp a expliqué que la Covid Delta se distingue des autres par sa vitesse de propagation d’un côté et par les signes de gravité qu’il cause chez les enfants aux niveaux des voies respiratoire et digestives. 

Crésus : La Situation en ce qui concerne la Covid-19 tend à se stabiliser qu’en pensez-vous ?

Dr Lyes Merabet: La situation, il est vrai, s’est nettement améliorée, durant ces deux dernières semaines. Les chiffres officiellement annoncés par l’autorité habilitée, bien qu’ils soient en deçà des chiffres réels, confirment le constat que nous faisons sur le terrain et qui fait ressortir une diminution des cas suspects au niveau des consultations, des urgences, mais surtout au niveau des services hospitaliers et autres unités de réanimation. Un autre élément aussi important qui permet d’apprécier cette évolution positive de la pandémie chez nous est la tension qui a sensiblement baissé sur la consommation de l’oxygène au niveau de nos hôpitaux.

La vaccination est donc le seul recours pour la lutte contre la propagation du coronavirus ?

 La vaccination reste le seul recours devant les infections virales qui évoluent de manière épidémique, voire pandémique comme c’est le cas pour celle du Sars Cov II responsable de la Covid-19. Nous avons cette expertise de santé publique pour avoir déjà vécu par le passé d’autres crises sanitaires dues à la propagation d’agent viral et la solution a toujours été dans la vaccination.

Par quoi le variant Delta dont on parle tant se distingue-t-il  des autres ?

Déjà par sa vitesse de propagation grâce à un indice de contagiosité très élevé qui peut varier de 10 à 30 fois (une personne atteinte peut contaminer 10 à 30 personnes autour d’elle) alors que pour les anciens variants responsables  des première et deuxième vagues, l’indice était de 03 à 10. Ensuite, il y a la rapidité d’installation des signes de gravité chez les malades avec un tropisme aigu de ce variant Delta pour les voies respiratoires et digestives. Enfin nous avons constaté aussi que pour ce variant toutes les catégories de personnes ont été concernées notamment les femmes enceintes et les enfants.

Vous est-il possible de nous fournir les statistiques relatives au nombre de patients ayant bénéficié de la vaccination ?

Honnêtement  non. Seul le ministère de la Santé peut communiquer ces données car les services du ministère ont tous les éléments d’information nécessaires pour avancer un bilan détaillé de cette opération. Néanmoins, le constat que nous faisons est qu’on reste très loin de l’objectif assigné à cette campagne qui est de vacciner 70% de la population, pour  atteindre l’immunité collective. 

Estimez-vous que la campagne de prévention cible toutes les catégories de la population en particulier les enfants ?

Si vous faites allusion à la vaccination en tant que moyen de prévention je dirais oui bien entendu, d’ailleurs, je pense que c’est justifié au regard du fait que cette dernière vague a démontré que toutes les catégories de personnes peuvent être contaminées et développer des formes graves de la maladie. Il faut savoir que déjà beaucoup de pays ont fait ce choix d’élargir la vaccination contre la Covid-19 aux enfants à partir de l’âge de six ans/douze ans.

Pourquoi ce virus touche-t-il également les enfants ?

Des études plus approfondies et ciblées vont certainement apporter des réponses à cette question et à beaucoup d’autres également. La pathogénicité de ce nouveau variant Delta est potentiellement responsable des formes graves chez les enfants qu’on savait auparavant sujets vecteurs et exposés au risque de la contamination.

Comment expliquer que la majorité du personnel médical s’est abstenu, ou n’a pas cru bon de se faire vacciner, alors qu’il est en première ligne ?

Dire que «la majorité du personnel médical s’est abstenu»  … est exagéré à mon sens. Il y a eu des réticences au début de la campagne de vaccination certes, mais depuis la tendance s’est inversée et je peux dire que c’est plutôt la majorité qui s’est faite vacciner depuis.

Un dernier mot, docteur ?

J’aimerais insister si vous permettez sur l’importance du respect des mesures barrières et de l’application stricte des protocoles sanitaires mis en place par les différents secteurs d’activité. La sensibilisation du citoyen et l’engagement de la société civile dans ce travail doit retenir l’attention et l’intérêt des autorités publiques.

S. A

Rédaction Crésus

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